«C’est pire qu’une prison»: un nouveau centre détenant des migrants dénoncé à Laval
TVA Nouvelles
Des militants de l’organisation Solidarité sans frontières ont dénoncé samedi l’ouverture récente d’un Centre de surveillance de l'immigration détenant des migrants et des demandeurs d'asile, à Laval, aux allures d’une prison.
Certains décrivent même le Centre comme inspirant une «ambiance carcérale».
«Je pense qu’ils ont camouflé le fait que ce sont des conditions de vie minables par un immeuble neuf. La lumière s’éteint à 22 heures et elle s’allume à 6 heures. On est obligés de se lever et de se coucher. (...) C’est pire qu’une prison. Même en prison, on aurait plus de liberté», raconte un homme détenu.
Une centaine de migrants ont récemment été transférés dans ce nouveau centre. Selon l'Agence des services frontaliers du Canada, les installations sont plus modernes et les espaces plus conviviaux. Elles permettraient d'améliorer la qualité de vie des migrants.
«Il y a dans les chambres, quatre lumières très fortes qui s’allument automatiquement le matin. On se réveille avec ces lumières qui nous éblouissent. C’est terrible. On nous a déjà servi de la nourriture périmée, et ça puait. Tu es assis à côté de quelqu’un et tu dis: “Mais qu’est-ce qui pue comme ça?”», témoigne un autre résidant à l’intérieur de l’établissement.
Mais pourquoi ces migrants résident-ils dans un tel établissement ? Trois raisons expliquent cela, selon l’agence du fédéral.
1) Ces personnes posent un danger pour la société
2) Il y a un risque de fuite
3) Les autorités sont incapables d’identifier leur identité
Toutefois, ce système manque d'humanité, d'après cet homme arrivé au pays illégalement par le chemin Roxham. Il a passé deux mois en détention.
«J'ai vécu des moments où des gardes m'ont insulté, des gardes m'ont traité d'une manière qui n'était vraiment pas acceptable. On pense que ces endroits-là ne devraient pas exister. On devrait penser à une autre manière de procéder», croit Aboubacar Kane, immigrant et porte-parole de Solidarité sans frontières.