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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

«C’est le free-for-all»: même les proches des criminels ne sont plus épargnés

Les lignes qui ne devaient autrefois pas être franchies sont de moins en moins respectées, comme en témoigne l’attaque sur la maison de la mère d’un caïd survenue samedi

Des policiers sur la scène de crime où des coups de feu ont été tirés sur la maison de la mère du caïd Jean-Philippe Célestin, le samedi 23 mars 2024.
Des policiers sur la scène de crime où des coups de feu ont été tirés sur la maison de la mère du caïd Jean-Philippe Célestin, le samedi 23 mars 2024. Pascal Girard/AGENCE QMI
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2024-03-25T04:00:00Z
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L’attaque sur la maison de la mère d’un influent caïd survenue samedi s’inscrit dans une tendance de cibler des membres de la famille dans le milieu interlope québécois et pourrait donner lieu à une riposte sanglante, selon d’ex-enquêteurs.

• À lire aussi: La résidence de la mère du caïd Jean-Philippe Célestin visée par des coups de feu

«Ce qui au début semblait être un fait isolé est en train de se répéter», analyse Roger Ferland, ancien enquêteur au Service de police de la Ville de Québec.

Il fait référence à la multiplication au cours des derniers mois des agressions à l’égard de proches dans le monde criminalisé.

  • Écoutez l'entrevue avec François Doré, ancien policier de la Sûreté du Québec au micro d’Alexandre Dubé via QUB :

«Le free-for-all»

«Avant, la criminalité était très hiérarchisée. On respectait la vie du criminel et sa vie de famille. Maintenant, c’est le free-for-all et tout est possible», soutient M. Ferland.

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Certains emploient l’expression «code d’honneur» pour parler de ces lignes qu’on ne devrait pas franchir au sein du crime organisé.

Or, André Gélinas, ex-enquêteur au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), ne croit pas qu’un tel code existe.

«Je crois plus qu’il y avait un modus operandi, mais de plus en plus les méthodes qui sont importées de l’extérieur font que ça ne vaut plus grand-chose», explique-t-il.

«Les gangs de rues n’ont pas vraiment de code d’honneur. Ils s’attaquent à n’importe quoi, à n’importe qui», soutient de son côté Jean-Claude Gauthier, aussi ex-enquêteur au SPVM.

Riposte à venir?

Dans le cas de Jean-Philippe Célestin, les attaques prenant pour cible son entourage se sont multipliées au cours des dernières semaines.

Son frère et bras droit Brandon Jean Célestin a été tué en pleine rue à Montréal le mois dernier, puis un homme avec qui il avait des liens étroits est mort dans une bagarre jeudi dernier dans un bar de Terrebonne.

Après tout cela et l’attaque chez sa mère, «on tombe dans une situation assez émotive [pour Célestin], croit M. Gélinas. Il ne peut pas laisser ça passer, sinon il va se produire quoi?»

Les ex-enquêteurs à qui Le Journal a parlé croient qu’on peut s’attendre à une riposte, voire à un «coup d’éclat» de sa part.

«Il est excessivement violent. Ce n’est pas quelque chose qui va rester sans réponse. Mais est-ce qu’il est en mesure de riposter?», se demande toutefois M. Gauthier.

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