«C’est la folie TikTok»: on s’arrache les Labubu chinois
Le milliardaire de 38 ans derrière leur succès est l’une des personnes les plus riches de Chine avec une fortune de 30 milliards $

Francis Halin
Les Québécois sont devenus accros comme le reste du monde au Labubu, au point où certains sont prêts à payer des prix d’or pour obtenir la peluche chinoise.
«C’est la folie. TikTok a propulsé ça avec Rihanna, Dua Lipa, Blackpink. Tout le monde en cherche. C’est impossible d’en acheter sur internet», lance Laura Ho, 29 ans, copropriétaire du centre d’amusement Planète Claw, rue Saint-Denis.

L’ex-joueur de soccer David Beckham, copropriétaire de l’Inter Miami CF, a aussi son Labubu.
Quand on franchit les portes du local du Plateau-Mont-Royal, on entre dans un monde de lumières pimpantes comme au casino.
«J’ai 200 ou 300 appels par jour du Québec et de Toronto, Boston ou New York», souffle derrière le comptoir le frère de Laura, Denis Ho, 24 ans, copropriétaire du centre avec elle.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Il est 17h. Des mamans insèrent leurs jetons pour manier le bras d’une machine à pince et attraper un Labubu pour leur progéniture, qui retient son souffle à côté.
Au centre, un Labubu de deux pieds nous fixe derrière une vitre avec ses grandes dents, ses longues oreilles et son air menaçant.

«Ce toutou peut être acheté pour 750$», lit-on sur la machine, pour les impatients ou pour ceux qui en ont les moyens.
Depuis quelques semaines, ces peluches du géant chinois Pop Mart enflamment le web.
Le Labubu (on prononce «Laboubou») est un toutou malin qui a été créé à partir d’un personnage de bandes dessinées de l’artiste de Hong Kong Kasing Lung. On ignore le modèle de Labubu dans la boite-mystère que l'on achète. Ce marketing colore l’expérience. La magie opère.
«On a ouvert en décembre dernier avant la folie, donc on a pu faire des contacts avec des gens de Pop Mart», explique Denis Ho, de Planète Claw, qui fait partie des chanceux à en avoir.
Pas facile d’en avoir
Parlez-en au fondateur des Boutiques Imaginaires, Benoit Doyon.
«Plusieurs clients ont démontré un intérêt pour que nous ayons ces articles de collection. Nous travaillons à pouvoir être capables d’en obtenir en boutique, mais la compagnie en vend à une liste de distributeurs plutôt restreinte», souligne-t-il.
Philippe Hamel-Sauvé, 21 ans, que Le Journal a croisé mercredi dernier au Planète Claw, était content d’avoir pu attraper un Labubu au moyen d’une machine à pince.
«Je ris du phénomène avec mes amis. Pour moi, c’est un mème», souffle-t-il.

Un mème est une idée souvent humoristique qui se répand sur le web et qui finit par créer un buzz.
«Ça m’a coûté 40$ en jouant avec les machines-pince. J’ai été chanceux», ajoute le cégépien.
Top 10
À la tête de Pop Mart, il y a le Chinois Wang Ning, 38 ans; lui et sa famille ont une fortune de 30 milliards $, selon Forbes.
C’est le 10e homme le plus riche de Chine, rapportait Forbes à la mi-juin.
En Bourse, Pop Mart a vu son titre exploser de 613% depuis le début de l’année, pour atteindre les 46,29$ à Hong Kong.
Pop Mart, TikTok, BYD... l’État chinois se remet à pousser l’industrie privée pour mousser la création d’emplois, constate Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur du Canada en Chine.

«Les entreprises privées avaient été mises à mal après que le PDG d’Alibaba, Jack Ma, eut critiqué la Banque de Chine», se souvient-il.
«Il va falloir s’habituer à voir plus de produits chinois bien faits ici», conclut Guy Saint-Jacques.
Le Journal n’a pas été en mesure d’obtenir une entrevue avec Pop Mart.
– Avec la collaboration de Charlotte Bergeron et de Julien McEvoy
Pop Mart (fabricant des Labubu)
- Fondation: 2010
- Siège social: Pékin, Chine
- Employés: 4000
- Pays: 23
Sources: Pop Mart et Forbes
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