C’est la fin pour le restaurant Ashton de Saint-Roch, ouvert depuis près de 40 ans

Après Benjo et La Cordée, c’est au tour d’Ashton d’annoncer son départ du quartier Saint-Roch. La succursale de la rue Saint-Joseph Est, qui y est établie depuis près de 40 ans, fermera le 23 février.

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«Cette décision a été prise en raison de défis propres à cette succursale qui ont résulté en une baisse d’achalandage», a annoncé Ashton par voie de communiqué, jeudi.

La chaîne de restauration rapide, une institution de la poutine à Québec, calcule que pour diverses raisons, en trois ans, le chiffre d’affaires de cette succursale a fondu de près de 50%.

«Mentionnons notamment la construction d’un édifice qui a enclavé le restaurant ainsi qu’un changement d’habitudes chez la clientèle», peut-on lire.

Perte de visibilité

Le groupe cite la construction d’une tour résidentielle d’une vingtaine d’étages, en 2022, sur le terrain où se trouvaient auparavant son stationnement et son enseigne.

Ceci aurait sérieusement entaché la visibilité et l’accessibilité de ce local autrefois positionné stratégiquement au cœur du centre-ville.

«L’absence de stationnement et l’accès limité par le boulevard Charest ont directement impacté sa fréquentation», selon le propriétaire.

Ces changements combinés à «l’évolution des habitudes de la clientèle du quartier et la diminution de l’achalandage liée au télétravail» auraient donc eu raison de l’établissement bien connu de la Basse-Ville.

«Très triste»

Devant ce nouveau coup dur, les commerçants du secteur n’ont pas caché leur déception même si plusieurs croient encore en l’avenir de leur quartier.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville s’est alarmée de ce qui «commence à ressembler à une hécatombe» dans le quartier, alors que l’administration Marchand tente de se montrer rassurante (voir autre texte).

«Je trouve ça très triste parce que toutes les fermetures, c’est toujours une tristesse. Mais en même temps, cet endroit-là avait quand même besoin d’amour», a réagi François Lebel, copropriétaire de La Place Boutique Gourmande.

Il invite à voir le revers de la médaille. Selon lui, des entreprises rénovent leurs bureaux ou s’agrandissent, et «il faut être optimiste» pour l'artère commerciale même si «on est sûrement dans le creux d’une vague».

Selon les marchands interrogés, le télétravail depuis la pandémie et la conversion d’appartements en logements Airbnb ont fait mal dans les dernières années.

La propriétaire de Champagne Chocolatier, Nathalie Deschênes, parle d’une baisse des recettes de l’ordre de 50% dans son commerce depuis quelques années.

«Moi, ce qui me dérange là-dedans, c’est qu’on parle de l’itinérance comme étant majeur, le problème de Saint-Roch. Ce n’est pas le problème de Saint-Roch. Le problème, c’est qu’il n’y a plus d’achalandage», dénonce celle qui appuie «à 2000%» le projet immobilier du groupe Trudel à l’îlot Dorchester.

Mais la réalité n’est pas partout la même. «Ce n’est pas tout noir dans Saint-Roch. Mon commerce va très bien. Mes ventes sont même en croissance», confie Éric Courtemanche, propriétaire du Marché Tradition.

Employés accompagnés

Ashton a assuré que les employés touchés par la fermeture seront «accompagnés» et que des «opportunités» leur seront offertes dans d’autres restaurants.

Fondée en 1969 par Ashton Leblond, Ashton a été achetée en 2022 par les entrepreneurs Émily Adam et Jean-Christophe Lirette. Ces derniers n’étaient pas disponibles pour une entrevue jeudi, nous a-t-on fait savoir.

«Ashton demeure en pleine croissance: une nouvelle succursale ouvrira ses portes à Saint-Jean-Chrysostome dans les prochaines semaines, et d’autres projets d’expansion sont en cours d’évaluation», précise le communiqué.

D’autres départs marquants dans Saint-Roch

• La Cordée, 2025 (magasin de plein air)
• Benjo, 2025 (magasin de jouets)
• Laliberté, 2020 (vêtements)
• Mountain Equipement Coop, 2017 (déménagé près des Galeries de la Capitale)