«C’est horrible!»: les travaux compliquent la valse des déménagements déjà complexe à Québec

Jean-Philippe Guilbault
Sous la pluie et la chaleur, les nombreux déménagements à Québec ont été complexifiés par la reprise de chantiers dans des secteurs populaires de la ville, compliquant la recherche d’espace pour les camions pleins à craquer.
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En Basse-Ville, il n’était pas rare de voir plusieurs groupes s’entrecouper sur un même coin de rue, boîtes ou mobilier dans les mains.
Et cette année, c’est sans compter les tronçons de rue complètement fermés à la circulation pour des travaux de voirie ou d’entretien de bâtiment, les travailleurs ayant vraisemblablement pris leur jour férié lundi plutôt que mardi.
«C’est horrible! lâche d’emblée Donovan Dubé, croisé alors qu’il emménageait avec l’un de ses colocs dans un appartement du quartier Saint-Roch. J’arrive du Vieux-Québec, à côté de la Maison de la littérature, et il y a un gros chantier pour refaire la façade et il n’y avait presque aucun stationnement.»

Les rues étroites étaient déjà le théâtre de petits bouchons ou de faufilages entre des camions bondés. Les chantiers ont, aux dires des nouveaux locataires, complexifié les déménagements du jour.

«Ici, ça va, la rue n’est pas bloquée. Mais où j’emménage, en Basse-Ville, ça nous force à faire plus de chemin», abonde dans le même sens Mathieu Cloutier.
Une soixantaine de ménages accompagnés
Du côté de l’Office municipal d’habitation de Québec, on confirme que 66 dossiers d’accompagnement pour une recherche de logement étaient toujours ouverts lundi après-midi.
De ce nombre, «des solutions temporaires sont déjà en place pour la grande majorité», note la conseillère principale en communication pour l’Office, Marie-Christine Lamontagne.
«Il y a quelques ménages où l’on est plus actifs avec des démarches pour trouver une solution, mais ça se compte sur les doigts d’une main», ajoute Mme Lamontagne.
En comparaison avec l’an dernier, le nombre de demandes d’aide a été moins élevé, mais une bonne proportion des dossiers aura été plus complexe à gérer.
«Ce sont des gens pour qui l’on a besoin d’intervenir de manière plus soutenue», explique Marie-Christine Lamontagne.
Croisée par Le Journal alors qu’elle aidait des amis à déménager, Annie (nom fictif) fait partie du lot de personnes n’ayant pas trouvé de logement adéquat cette année.
Celle qui préfère rester anonyme pour ne pas nuire à son processus de recherche de logement a dû se magasiner un nouvel appartement après une rupture.
«J’ai remarqué beaucoup de studios ou de 1 et demie à 800$ ou 900$, raconte-t-elle. Tu veux quand même avoir une certaine qualité de vie. C’est très cher pour des étudiants.»
La jeune femme de 25 ans s’est donc résignée à retourner vivre chez ses parents à défaut d’avoir trouvé une solution au 1er juillet.
L’Office municipal rappelle également que son service d’aide à la recherche de logement demeure ouvert toute l’année. De l’accompagnement peut être offert en tout temps aux personnes qui en ont besoin.
Ce qu’ils ont dit:
«Les prix des loyers, c’est dégueulasse! C’est difficile de se faire des budgets réalistes, mais en étant organisé on arrive à trouver des solutions.» — Daphné Therrien, étudiante en éducation à l’Université Laval
«Ç’a été plus difficile parce qu’on cherchait quelque chose où les chiens étaient acceptés. Et on paye plus cher que ce qu’on aurait souhaité.» — Jean-Philippe Joncas, nouvellement emménagé dans le quartier Saint-Roch