«C’est cher pour ce que c’est, mais je n’ai pas le choix»: des Montréalais déménagent dans plus cher ou plus loin...
À Montréal, le prix moyen d’un logement de deux chambres à coucher a bondi de près de 71% en cinq ans
Anouk Lebel et Olivier Faucher
Quelque 115 000 Montréalais ont déménagé le 1er juillet, souvent en se résignant à défoncer leur budget de loyer ou à changer de quartier après des mois de recherche pour trouver un logement décent.
«Je cherchais pour 1200$ ou 1300$, mais pour trouver quelque chose d’acceptable et quand même propre, il n’y avait rien en bas de 1400$, 1500$», lance au Journal Oussama Alami.
Le conseiller financier de 29 ans venait de remplir son camion de déménagement et il se dirigeait vers son nouveau logement, un trois et demie près du métro Frontenac à 1500$ par mois.
«C’est cher pour ce que c’est, mais je n’ai pas le choix. J’ai visité toutes sortes d’appartements. Soit il n’y avait pas de balcon, soit il n’y avait pas de lave-vaisselle, de laveuse-sécheuse», dit celui qui vivait jusque-là en colocation avec son frère.

À Montréal, le prix moyen d’un logement de deux chambres à coucher a bondi de près de 71% en cinq ans, passant de 1130$ en 2019 à 1930$ au premier trimestre de 2025, selon Statistique Canada. La Ville estime que chaque année, environ 150 000 personnes déménagent à Montréal.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Adieu le quartier rêvé
Certains acceptent de payer plus cher, d’autres ont dû faire un compromis par rapport au quartier.
C’est le cas Jimmy Pham, qui emménage avec sa copine Alex Marcotte, après avoir été en colocation dans Rosemont–La Petite-Patrie.
«On a essayé de trouver quelque chose proche de nos jobs. On a trouvé un quatre et demie à 1350$ près du métro Saint-Michel. On aurait préféré Rosemont, mais Saint-Michel, ça passe», explique-t-il.

M. Pham se souvient qu’il y a seulement cinq ans, il a loué un trois et demie pour 650$. Ce type de logement peut être deux fois plus cher aujourd’hui, une hausse qu’il juge «scandaleuse».
«C’est fou le prix des loyers! On a cherché partout, à Rosemont, à Montréal-Nord. On a été refusés par quelques propriétaires qui refusent d’avoir un petit enfant», explique quant à lui Hamza Rounzi, qui déménage dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville avec sa femme et son fils de 18 mois.
L’inflation du 1er juillet
Ce ne sont pas que les logements qui coûtent cher. Parlez-en à Aleks Fox, qui s’est fait proposer de payer 1500$ pour un camion qu’elle voulait louer pour les quelques centaines de mètres entre son ancien logement et son nouvel appartement sur Le Plateau-Mont-Royal, dans un contexte de très forte demande.

«C’était beaucoup trop cher. Ça n’avait aucun sens pour une si courte distance », dit-elle.
Ses amis ont ainsi eu «l’idée de génie» d’acheter deux chariots au Costco pour environ 200$ et de tout déménager en trimbalant les meubles.
«On a réussi à déménager deux matelas avec ça, même si c’était un peu chaotique», explique Robin McGuinness, qui transportait un divan sur ces chariots en traversant la rue Saint-Denis, lorsque croisé par Le Journal.
À la veille du grand jour du déménagement, plus de 2000 personnes n'avaient toujours pas de logement.
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