«C’est beaucoup de sous et de temps»: dur lendemain de veille pour les inondés de Drummondville

L’heure était au nettoyage mardi pour des dizaines de sinistrés de Drummondville, dont plusieurs anticipent une facture salée puisqu’ils ne sont pas assurables et qu’ils doivent prendre, en plus, des jours de congé sur leurs bras.

«C’est beaucoup de sous et de temps. Ce sont des journées de congé sans être payée pour être ici», explique Katie St-Pierre, une enseignante qui vit seule dans sa maison au bord de la rivière Saint-François à Drummondville, dans le Centre-du-Québec.

De jeunes employés d’un entrepreneur en construction qu’elle a embauché s’affairaient à retirer le bas des murs dans son garage.

Cette scène se répétait mardi devant les résidences situées près du cours d’eau qui était sorti de son lit la veille en raison de la fonte rapide de la neige, forçant l’évacuation de 300 bâtiments. Ce sont finalement 83 d’entre eux qui ont été inondés, selon le bilan de la Ville.

Le sous-sol dans le conteneur

La résidente Erika Proulx vidait pratiquement tout le contenu de son sous-sol et de son garage inondés dans un conteneur installé dans son entrée lorsque Le Journal l’a croisée, mardi avant-midi.

«Quand la force de la nature a ouvert la porte sur le côté du garage hier [lundi], c’était fini. Ça a rempli notre maison», raconte-t-elle.

Elle et son conjoint font état de plusieurs milliers de dollars en pertes; leur frigo, leur congélateur, leurs outils et leur souffleuse, entre autres choses, sont bons pour la poubelle.

Puisqu’elle est en zone inondable, sa maison n’est pas assurable comme c’est le cas de plusieurs résidents rencontrés mardi, qui acceptent néanmoins de vivre avec ce risque.

«On n’avait rien mis de côté pour ça, puisque ce n’était jamais arrivé depuis qu’on a emménagé en 2014. On vit ça au jour le jour. Mettons qu’il n’y aura plus grand-chose dans le sous-sol à l’avenir.»

L’ex-maire inondé

La crue printanière n’a pas épargné Alain Carrier, qui fut maire de Drummondville par intérim de 2020 à 2021. C’est à lui qu’appartient la somptueuse maison jaune dont les images aériennes la montrant dans l’eau ont largement circulé depuis lundi.

«Quand j’ai vu ça, j’ai pris le premier vol et je suis arrivé à 18h le soir. J’ai travaillé toute la nuit pour sauver les meubles», raconte M. Carrier, qui était en Floride lorsqu’il a appris la nouvelle.

«Dans la maison, il y a eu 10 pouces d’eau et dans le garage, 30 pouces. Il y a une voiture qui est finie complètement. Tous les planchers de bois à refaire, les armoires...»

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L’ex-maire s’inquiète surtout pour ceux qui ont moins de moyens que lui. Il compte donc terminer les travaux chez lui et envoyer les employés de sa compagnie d’aménagement paysager aider gratuitement d’autres résidents touchés.

Problème persistant à Nicolet

Ailleurs au Centre-du-Québec, la Ville de Nicolet a indiqué mardi qu’elle maintiendrait son avis d’ébullition «pour les prochaines journées», au lendemain de l’inondation de la rivière Nicolet qui a touché la centrale de traitement de l’eau de la municipalité.

«Le puits d’eau brut a été touché, donc nous avons été obligés d’arrêter de produire de l’eau. En vue des mesures d’urgence, nous avons demandé aux gens de la Ville de Bécancour de nous fournir de l’eau, ce qu’ils ont fait rapidement», explique Sébastien Turgeon, directeur des communications de la Ville de Nicolet.

Mardi après-midi, la Municipalité recommençait peu à peu à traiter son eau.

– Avec Clara Loiseau