Cessez-le-feu à Gaza: «Le plus difficile, c’est après», dit Emmanuelle Latraverse
TVA Nouvelles
Même si la première phase du plan de paix proposé par le président Donald Trump est en voie de se réaliser, le plus difficile reste encore à faire selon l’analyste politique Emmanuelle Latraverse.
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Lors de son commentaire à l’émission Le Québec matin, Mme Latraverse rappelle que le Hamas ne s’est pas encore prononcé sur plusieurs dispositions de ce plan de paix le concernant.
«Ce plan de paix là inclut la démilitarisation du Hamas à laquelle il n’a pas dit oui», mentionne-t-elle. «Ça, c’est sans compter [que] s’ils disaient oui, à qui on remettrait les armes? Dans quel contexte?»
«Le Hamas n’a pas dit oui non plus à toute la structure d’un Gaza post-Hamas, géré par des technocrates. Le Hamas n’a pas renoncé non plus à faire partie de la gouvernance de Gaza et de l’État palestinien. Comment on fait pour s’assurer d’une amnistie pour les membres du Hamas qui accepteraient de déposer les armes? Tout est dans le détail.»
Des réticences pourraient également être soulevées du côté d’Israël concernant les prochaines étapes.
«Du côté israélien, c’est aussi immensément complexe», avance-t-elle. «Les alliés de M. Nétanyahou au sein de son gouvernement sont en faveur d’une occupation pure et simple de Gaza par les Israéliens, d’une colonisation, et donc sont contre tous les concepts d’un recul et d’un désengagement à Gaza.»
«Est-ce que ça veut dire que l’extrême droite en Israël va lâcher le gouvernement Nétanyahou?» continue-t-elle. «Il y a énormément d’instabilité là-dedans. Et là, on n’est même pas encore entré dans le détail de comment on met en place cette espèce de conseil de paix qui gérerait Gaza. Ça aussi, ça reste à définir.»
Mme Latraverse note que la première phase du plan de paix a été atteinte en grande partie grâce à la pression exercée par Donald Trump, de part et d’autre.
«Tout ça vient essentiellement d’une séance de tordage de bras entre Donald Trump et Benjamin Nétanyahou», explique-t-elle. «Et Monsieur Trump a assez d’influence et de relations au Proche-Orient pour faire pression sur le Qatar et la Turquie qui étaient proches du Hamas.»
L’échange des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens n’était pas non plus le sujet le plus difficile sur lequel s’entendre entre les deux parties.
«On a un cadre traditionnel pour ce genre d’échange là, mais il faut voir après ça comment va se déployer la première étape d’un recul de l’armée israélienne pour permettre l’entrée de l’aide à Gaza», soutient l’analyste politique. «Et le plus difficile, c’est après.»
Voyez l’analyse complète dans la vidéo ci-dessus.