Ces pères d’aujourd’hui qui sont le yin de notre yang


Emmanuelle Latraverse
J’en connais un qui se lève à 4h du matin pour accompagner ses filles dans des compétitions de ballet. Un autre qui s’est tapé tous les tournois de hockey de sa fille jusqu’à sa graduation de l’université.
Il y a celui qui fait des crêpes tous les matins à son fiston, une au Nutella, une au sirop d’érable, pendant que maman a sa première réunion de la journée.
Je pourrais vous parler de celui qui se domine pour faire étudier l’examen de mathématique de son ado qui vient de comprendre que l’école, c’est parfois plus important que sa vie sociale.
Et il y a celui qui recueille les confidences de sa fille sur le chemin de l’école. Il est le seul au monde à pouvoir la faire rire le matin.
Ce sont tous des papas d’aujourd’hui. Ceux sans lesquels les mamans ne seraient pas les femmes accomplies qu’elles sont devenues.
Mars et VénuesVenus
Je ne parle pas ici de l’homme rose, cet être fictif idéalisé par les mouvements féministes, la version masculine de l’épouse parfaite.
Non. Parmi ces pères, il y a celui qui cuisine comme un dieu parce que sa douce moitié est incapable de faire fonctionner le four. Mais il y a aussi celui qui oublie encore que les chandails de laine ne vont pas dans la sécheuse.
Entendons-nous, 10 000 ans de socialisation ne se sont pas évaporés. Mais les ingrédients sont réunis pour que le stéréotype de Mars et Véenus soit remplacé par la mélodie d’une harmonie à deux voix, différentes, mais complémentaires.
C’est la beauté de notre époque, les pères d’aujourd’hui assument LEUR rôle, celui qu’ils définissent naturellement avec nous, les mamans. Ils sont le yin de notre yang.
Les tout débuts
On doit remercier Pauline Marois d’avoir fait adopter la Loi sur l’assurance parentale en 2005. Vingt ans plus tard, nous en récoltons encore les fruits.
Quand nos pères devaient aller travailler le lendemain de notre naissance, elle a permis aux papas d’aujourd’hui de vivre le même trippe que la maman.
Ils s’émerveillent du premier bain, du premier sourire, de cet air angélique qui berce un nouveau-né dans les bras de Morphée.
Et au cours de ces premières semaines, ces premiers mois, ils tissent un lien qui leur permettra d’assumer leur vraie place de papa.
Ils feront les choses différemment de maman et bébé survivra! S’opère alors un vrai partage des tâches et responsabilités, celui qui reconnaît que papa et maman font les choses différemment, mais que dans les deux cas, bébé va bien.
C’est le début d’un tango complexe qui permet aux mamans d’aujourd’hui d’avoir l’âme en paix quand elles sont à la conquête de la part de la vie qui leur revient.
Alors en cette fête des Pères, un immense merci à vous tous qui nous épaulez. Femmes, mamans, professionnelles, nous sommes toujours acrobates, mais avec un partenaire, parfois un peu fou ou trop sérieux, mais toujours là pour nous attraper au vol.
Et ayons une pensée pour les mères monoparentales qui réussissent cette haute voltige sans filet.