«Ces filles-là, je leur dois ma vie»: cette mère de famille sauvée de la noyade

Une mère de famille de la Rive-Sud a enfin eu la chance de remercier les «anges» qui l’ont sauvée in extremis de la noyade, une expérience qui lui a donné la leçon d’une vie: toujours porter sa veste de flottaison.

«Jessica, la première chose que je lui ai dite c’est qu’elle est l’ange qui m’a sauvée de la noyade», souffle Marie-Christine Viola, encore sous le choc.

La femme de 49 ans n’en revient pas d’avoir pu retrouver sa sauveuse grâce à un message sur Facebook.

Si Jessica Bédard Robitaille et ses deux amies n’avaient pas été au bon endroit au bon moment, M^me Viola est convaincue qu’elle ne serait pas là aujourd’hui pour raconter cette histoire d’héroïsme.

«On pense que ça arrive juste aux autres, qu’on est à l’abri du danger quand on sait nager et qu’on est habitué à l’eau», confie la mère d’une fille de 15 ans.

Panique

Tout s’est passé lundi, au bassin de Chambly.

M^me Viola profitait d’un moment de répit pour faire un tour de planche à pagaie dans un endroit près de chez elle qu’elle connaît bien.

Elle ne portait pas sa veste de flottaison, qu’elle avait plutôt attachée à l’avant de sa planche. Il a suffi qu’un bateau à moteur passe à toute vitesse pour qu’elle perde l’équilibre et tombe à l’eau.

«Savoir nager, ça ne change rien quand tu paniques. Je n’étais pas capable de rejoindre la planche, le courant était trop fort. J’ai manqué de souffle. J’ai crié je ne sais pas combien de fois. Je me suis dit, ça y est, je ne reverrai jamais ma fille», raconte-t-elle.

C’est à ce moment que Jessica Bédard Robitaille est arrivée sur sa planche à pagaie.

«Je ne l’avais pas vue, ce sont mes amies qui m’ont crié qu’elle se noyait. J’ai pagayé très vite pour l’atteindre pour qu’elle s’accroche à ma planche pour qu’elle puisse respirer. Elle était blême», se souvient l’infirmière de 34 ans.

«Ça faisait trois fois que je l’entendais crier», souligne son amie Stéphanie Biscotti, qui était en kayak un peu plus loin avec Maude Sainte-Marie.

Leçon

«Ces trois filles-là, je leur dois ma vie», laisse tomber, émue, Marie-Christine Viola, qui a eu sa leçon.

Elle a l’intention de remonter sur sa planche à pagaie, mais sans commettre les mêmes erreurs.

«Je vais porter ma veste et mon sifflet sur moi. Je ne vais pas y aller seule. Je vais y aller avec une amie, pas pendant une semaine où il y a beaucoup de bateaux», affirme-t-elle.

Elle encourage les gens à toujours porter une veste de flottaison, car un imprévu peut toujours arriver, même si on est en forme et qu’on sait nager.

La Société de sauvetage du Québec a recensé 29 noyades non officielles présumées au Québec depuis le début de l’année, comparativement à 24 à pareille date l'an denier.

«J’ai des frissons dans le dos quand je pense que j’aurais pu faire partie des statistiques», lance M^me Viola.

– Avec la collaboration d’Ariane Caron-Lacoste