Ces athlètes qui vous ont inspirés dans la maladie

Marie-Anne Audet
Les athlètes professionnels sont les super-héros de notre quotidien.
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Ces femmes et ces hommes marquent l’imaginaire avec leurs prouesses physiques exceptionnelles. Certains d’entre eux ont même révolutionné leur sport en devenant des êtres plus grands que nature.
Or, ces exploits ne font pas toujours le poids face à la maladie. Découvrez l’histoire de ces sportifs qui ont utilisé toute leur force et leur résilience pour affronter le défi de leur vie.
1. Lou Gehrig

Né en 1903, Lou Gehrig a connu une longue et glorieuse carrière au sein des Yankees de New York. Il a été actif du 1er juin 1925 au 2 mai 1939 et a joué 2 130 parties consécutives, un record qui a été battu 56 ans plus tard, en 1995, par Cal Ripken Jr. des Orioles de Baltimore.
On le connaît comme l’un des meilleurs frappeurs de l’histoire du baseball. Le 3 juin 1932, il devient le premier joueur du XXe siècle à frapper quatre coups de circuit de suite. Il en frappe 49 lors de la saison de 1936.
Or, en 1939, celui qu'on appelait l’Iron Horse du baseball développe une maladie du système nerveux très rare. Il devient l’une des premières figures publiques à développer la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie qui déconnecte peu à peu le cerveau des fonctions motrices et vitales du corps. Son espérance de vie est alors de 3 à 5 ans.
Peu de temps après avoir pris sa retraite en 1939, Lou Gehrig livre un discours émouvant au Yankee Stadium, dans lequel il remercie le public et ses coéquipiers. Il se décrit alors comme «l’homme le plus chanceux au monde». Il fait son entrée au Temple de la renommée du baseball la même année.
Il décède des suites de sa maladie deux ans plus tard à l’âge de 38 ans.
En 1942, le film The Pride of the Yankees est réalisé en son honneur. La SLA porte également son nom.
2. Steve Gleason

Steve Gleason a marqué la NFL. Celui qui a joué chez les Saints de 2000 à 2008 est considéré par plusieurs comme un héros de la Nouvelle-Orléans.
Il a participé le 25 septembre 2006 à l’un des plus grands moments du football américain. À l’époque, les Saints se relevaient du passage catastrophique de l’ouragan Katrina. L’équipe de la Nouvelle-Orléans retrouvait son stade, ravagé par la violence de la tempête, pour affronter les Falcons d’Atlanta.
Lors du match, Steve Gleason a bloqué un botté de dégagement, ce qui a permis aux Saints de récupérer le ballon et de marquer. L’initiative de Gleason a inspiré les Saints qui ont remporté la rencontre 23 à 3. Ce jeu a été si spectaculaire que la NFL l’a désigné en 2009 comme étant le plus grand moment de la décennie.
Or, quelques années année plus tard, la vie du héros de la Nouvelle-Orléans prendra une tournure dramatique.

En 2011, Gleason apprend qu’il est atteint de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Il a alors 34 ans. Il annonce la nouvelle publiquement le jour du cinquième anniversaire de la séquence qui l’a rendu célèbre.
Steve Perrin, responsable de la recherche sur la SLA à Cambridge, a noté 27 cas de la maladie chez des anciens de la NFL dans les dernières décennies. Même si ce nombre est anormalement élevé, la recherche n’est pas assez avancée pour comprendre comment la maladie se développe.
Malgré tout, Steve Gleason ne s’est pas laissé abattre. Il a remplacé les facultés physiques qu’il perdait par des technologies qui l’ont aidé à se déplacer et à communiquer.

Il a aussi fondé la Team Gleason, une fondation qui recueille des fonds pour faire avancer la recherche et donner des services aux personnes atteinte de la maladie. En 2015, Barack Obama a fait adopter le Steve Gleason Act, qui intégrait à son plan Medicare une aide à l'accès à ces technologies indispensables aux patients
3. Mohamed Ali

Le légendaire boxeur américain a marqué sa génération. Le natif de Louisville dans le Kentucky a dominé ses adversaires tout au long des années 1960 et 1970.
Sa fougue et sa verve ont fait de lui une icône non seulement pour les fans de son sport, mais aussi pour toute une communauté de jeunes afro-américains qui rêvait de s’émanciper d’une société ségrégationniste.

Or, la gloire de Mohamed Ali a fini par le rattraper lorsqu’il a développé les premiers symptômes de la maladie de Parkinson à la fin des années 1970. Ses derniers combats en 1979 se sont soldés par des défaites cuisantes. En 1984, il a finalement reçu son diagnostic.

Selon une étude publiée dans le magazine Neurology, les commotions cérébrales peuvent augmenter les risques de développer la maladie de Parkinson. On peut déduire que les nombreux coups à la tête qu’a reçu le boxeur tout au long de sa carrière ont contribué au développement de son trouble.
Le déclin de celui qu’on surnomme The Greatest a beaucoup ému les fans du monde entier. Son apparition aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, où on le voit allumer la flamme olympique, a montré toute sa fragilité face à la maladie.
Un extrait d’une émission diffusée à Fox News en 2013 est devenu viral sur les réseaux sociaux. On y voit la rencontre de Mike Tyson, une autre légende de la boxe, et Mohamed Ali. On peut voir Tyson imiter le célèbre jeu de pied de son idole.
Mohamed Ali meurt d’une pneumonie en 2016. Il avait 74 ans.