Le prix de l'essence pourrait augmenter au Québec en raison du conflit Israël-Iran

Dominique Plante
Le prix de l’essence pourrait connaître une hausse fulgurante au cours des prochaines semaines à travers le monde, dont au Québec, en raison du conflit armé entre Israël et l’Iran.
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Les deux pays du Moyen-Orient ont multiplié les attaques depuis vendredi soir. C’est une crainte devenue réalité pour le milieu du pétrole.

«Le marché du pétrole et le marché du gaz sont très liés aux événements, a affirmé Yvan Cliche, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales à l’Université de Montréal, en entrevue à TVA Nouvelles. On assiste à une situation assez inquiétante, actuellement.»
À court terme, le marché s’attend à une pression à la hausse des prix du pétrole qui pourrait, après plusieurs semaines, se répercuter sur les tarifs de l’essence, selon l’expert.
«Il y a certainement un danger que les prix soient à la hausse de façon assez importante», a-t-il souligné.
«Je vous dirais même que c’était une des pires craintes pour le marché du pétrole depuis 50-60 ans», a ajouté M. Cliche.
L’offre et la demande
Si aucune installation pétrolière n’a été affectée par les missiles de l’Iran ou d’Israël, les producteurs et les investisseurs craignent qu’un site de production soit touché. Ceux-ci sont aussi inquiets de la menace d’un blocus du détroit d’Ormuz, au sud de l’Iran.
«C’est là que transitent environ le cinquième de la production mondiale de pétrole et le quart [25 %] de la production mondiale de gaz, a expliqué Yvan Cliche. Si l’on en venait à une telle éventualité, là, honnêtement, les impacts seraient franchement importants sur les prix du pétrole et du gaz.»

Toutefois, quand le prix du baril augmente de façon si importante, les conducteurs ont tendance à moins consommer d’énergie.
«Si les prix vont à la hausse, nécessairement, les gens vont moins consommer et ça va entraîner par la suite une chute des prix», a précisé l’expert.
M. Cliche tient aussi à nuancer qu’à l’heure actuelle, le marché est dans la spéculation. «On en est vraiment au jour le jour quant aux impacts du conflit actuel sur le marché pétrolier, gazier et mondial», a-t-il mentionné.
Les analystes du milieu ne sont toutefois pas optimistes quant à une fin du conflit.
«On ne semble pas vraiment dans un scénario où la guerre va être arrêtée rapidement», a dit le chercheur.
Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.