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L'article provient de Bureau d'enquête

Crime organisé: la tête de l'influent caïd Jean-Philippe Célestin mise à prix par ses ennemis

Le frère cadet du gangster aurait été abattu par erreur l'hiver dernier, à Montréal

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Eric Thibault, Marc Sandreschi, Félix Séguin et Maxime Deland

2024-05-17T04:00:00Z
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La tête de l’influent caïd Jean-Philippe Célestin, le dauphin du défunt Gregory Woolley au sein du crime organisé montréalais, a été mise à prix. C’est lui que des tueurs espéraient vraisemblablement éliminer lorsqu'ils ont abattu son frère, il y a trois mois.

C’est ce que notre Bureau d’enquête a pu apprendre de plusieurs sources au sujet du gangster de 43 ans qu’on surnomme «Le Roi» dans le monde interlope.

Selon nos informations, la thèse d’une erreur sur la personne pour expliquer le meurtre de son frère cadet, le 17 février dernier, est fortement envisagée par la police de Montréal.

Brandon Jean Célestin, 28 ans, avait été criblé de balles en quittant une fête familiale à laquelle participait aussi son frère aîné, dans la Petite Italie.

Brandon Jean Célestin avait pris la pose pour les photographes lors des funérailles du caïd Gregory Woolley.
Brandon Jean Célestin avait pris la pose pour les photographes lors des funérailles du caïd Gregory Woolley. Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

La police l’a mis en garde

Des informations voulant que Jean-Philippe Célestin fasse l’objet d’un contrat de meurtre passé par des groupes rivaux, assorti d'une récompense d'au moins 50 000$, donnent du poids à cette thèse, d’après nos sources.

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La police de Montréal lui a d’ailleurs réitéré en personne que sa vie était en danger, au cours des dernières semaines, en s’appuyant sur des renseignements émanant du milieu criminel.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin via QUB :

Celui que plusieurs appellent aussi «J.P.» serait devenu un habitué de ces mises en garde des forces policières durant sa carrière criminelle, qui a fait de lui un prolifique trafiquant du centre-ville de Montréal.

Incarcéré entre 2015 et 2019 pour trafic de stupéfiants et gangstérisme, Célestin est à la tête d’une organisation qui écoulerait en moyenne 1000 quarts de gramme de cocaïne par jour seulement dans le secteur du Village.

Il se déplacerait à bord d’un véhicule blindé et entouré d'un cortège d’automobiles par les hommes chargés de veiller à sa sécurité.

Le caïd Jean-Philippe Célestin, photographié lors des funérailles de Gregory Woolley.
Le caïd Jean-Philippe Célestin, photographié lors des funérailles de Gregory Woolley. Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

Coups de feu chez sa mère

Plus tôt ce printemps, Jean-Philippe Célestin a été aperçu portant la veste aux couleurs des Marauders, le club-école des Hells Angels du chapitre de Montréal.

Mais ses accointances avec les motards ne semblent pas avoir refroidi les ardeurs de ses ennemis.

Fin mars, des coups de feu ont été tirés dans la porte d’entrée de la résidence de sa mère, sur Le Plateau-Mont-Royal, pendant que Célestin lui rendait visite.

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Des policiers sur la scène de crime où des coups de feu ont été tirés sur la maison de la mère du caïd Jean-Philippe Célestin, le samedi 23 mars 2024.
Des policiers sur la scène de crime où des coups de feu ont été tirés sur la maison de la mère du caïd Jean-Philippe Célestin, le samedi 23 mars 2024. Photo Agence QMI / PASCAL GIRARD

Puis, dans la nuit de jeudi, des tireurs ont récidivé au même endroit, sur l'avenue Henri-Julien. Les policiers ont appréhendé deux suspects âgés de 20 et 21 ans.

Successeur de Woolley

La police considère Célestin comme le «dauphin» de l'ex-chef de gang Gregory Woolley, dont il était proche. 

Woolley représentait le pivot de l’alliance d’affaires conclue en 2012 par l’ensemble des grandes factions criminelles, incluant les gangs de rue d’allégeances rouge et bleue, autour des Hells Angels et du clan Rizzuto. 

Mais cette alliance ne tient plus désormais, car plusieurs gangs refusent maintenant de payer aux motards une taxe prélevée sur leurs ventes de stupéfiants.

Woolley a été abattu sous les yeux de sa conjointe et de son bébé, le 17 novembre 2023, dans le stationnement d’un CLSC à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Photo Agence QMI, MAXIME DELAND
Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

Les autorités croient qu'il a été victime d’une purge interne ordonnée par des acolytes dans le contexte de la mégaenquête que mènent depuis un an la police de Montréal et la Sûreté du Québec sur une soixantaine de complots de meurtres, avec la collaboration du tueur à gages Frédérick Silva.

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