«Cela m’a beaucoup libérée» – Ariane Moffatt se souvient de son coming out au micro du balado queer «Pas peu fières»


Sarah-Émilie Nault
Ariane Moffatt s’est souvenue de son coming out, qui s’est déroulé en direct à l’émission Tout le monde en parle en 2012, et de celui qui a été forcé sur un plateau de télé en France, dans le plus récent épisode du balado queer Pas peu fières.
Considérée comme l’une des premières personnalités féminines québécoises à avoir assumé publiquement être lesbienne, Ariane Moffatt s’est confiée sur son expérience, qui fut très différente au Québec et en France.
«Je capotais! J’étais complètement stressée», raconte la chanteuse de 46 ans à propos de son passage remarqué à Tout le monde en parle en 2012.
«C’était autour de mon album MA et ma blonde était très impliquée artistiquement. J’avais parlé de Flo comme de ma femme. C’est un moment clé qui m’a amené énormément de soulagement et d’aspects positifs dans ma vie par la suite, mais ça a été long pour moi, publiquement, de faire ce coming out et de combattre un peu cette espèce d’homophobie internalisée que j’ai vécue», poursuit l’auteure-compositrice-interprète.
«Ça a été la plus belle chose de ma vie. Plus rien n’a jamais été pareil par la suite en entrevue. Cela m’a beaucoup libérée», dit-elle.
Ariane Moffatt a cependant vécu une tout autre expérience sur le plateau de la populaire émission Taratata en France à la même époque.
Elle raconte que Nagui, l’animateur, avait approché l’entretien de manière cavalière en abordant soudainement son coming out survenu quelques semaines plus tôt au Québec. «J’ai senti que j’avais été manipulée», souffle-t-elle.
Ariane Moffatt admet avoir ressenti un autre malaise lorsqu’elle se trouvait en France dans le but d’y développer sa carrière. Cette fois en étant témoin de ce qui se passait dans les rues et qui n’était pas aligné avec qui elle était.
«Il y avait des manifestations anti-PMA (contre la procréation assistée), anti-mariage gai... Je vivais des dissonances. Avec tout l’aspect lesbienne, un corps qui n’était pas dans les standards, je ne fittais pas dans ce qu’on attendait de moi là-bas», raconte-t-elle aux deux animatrices du balado, Anne-Sarah Charbonneau et Florence Nadeau.
Modèles
Ariane Moffatt précise que Florence Marcil-Denault, sa conjointe avec qui elle a eu trois enfants, est son plus grand modèle. Son amoureuse l’a en effet beaucoup encouragée à être transparente à propos de son homosexualité.
«Ce n’était pas caché dans ma vie quotidienne, ma famille et mes amis le savaient, mais publiquement oui. J’avais peur d’être étiquetée comme la chanteuse lesbienne et je n’avais pas, ou si peu, de modèles, mais je trouvais que cela commençait à ne pas être cohérent, à être un bagage de ne pas le dire», explique l’artiste, qui décrit la comique Clémence Desrochers (qui est également homosexuelle) comme une sorte de «yoda» dans son parcours.
Ariane Moffatt ajoute que l’homoparentalité est devenue, depuis la naissance de ses enfants, son cheval de bataille.
«Le projet des enfants aussi a été un super moteur pour m’ouvrir», dit celle qui vient de faire paraître son nouvel album Airs de jeux.
Pour écouter le balado au complet, c’est ici: