Carey Price a fait preuve de courage et d’humilité, selon des experts
Olivier Faucher
L’admission de Carey Price, qui a révélé mardi s’être absenté du hockey pour un problème de consommation, est un geste de courage qui pourrait pousser plusieurs à faire de même, selon des experts.
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« Si quelqu’un comme Carey Price est capable de le dire, il y a sûrement des gens qui vont avoir le courage de le faire », croit Sylvain Guimond, docteur en psychologie du sport, qui a déjà côtoyé Carey Price.
Mardi, le gardien de but a brisé le silence sur son absence d’un mois du Canadien de Montréal dans une publication sur son compte Instagram, en expliquant que celle-ci était liée à un « usage de substance » pour lequel il a intégré un centre de traitement. Alcool, drogue ou médicaments, la vedette n’a pas précisé la nature de ses problèmes.
- Écoutez l'entrevue du docteur en psychologie du sport, Sylvain Guimond avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
« Price a pris le taureau par les cornes », pense Vincent Maroux, directeur général de l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCID), qui parle d’un message d’une « grande humilité ».
Selon lui, la personnalité « très reconnue » de Price crée un « choc » chez plusieurs gens qui ne s’attendaient peut-être pas à ce qu’une personne comme lui puisse avoir ce problème.
Ça touche tout le monde
« On voit que ça touche toutes les tranches de la société, la toxicomanie, rappelle M. Marcoux. J’espère que ça va démontrer aux gens qui ont besoin d’aide de la faire, cette demande-là. »
Au Québec, c’est 2 % de la population qui souffre d’un problème de consommation, indique M. Marcoux.
« Je pense que ça fait prendre conscience aux gens que les athlètes ne sont pas différents de nous et que les problèmes de consommation sont présents en général dans notre société », croit M. Guimond.
Le docteur en psychologie du sport s’est dit « agréablement surpris » que l’athlète révèle que c’est un problème de consommation qui expliquait son absence et que cela l’aidera sans doute dans son rétablissement.
« Quand tu es rendu là, c’est parce que tu es à boutte. On est souvent les derniers à l’avouer, ton entourage t’en parle, tes amis, je suis sur que quelques coéquipiers lui ont dû en parler, mais tu penses que tu es plus fort que le problème et tu vas t’en sortir tout seul », a raconté l’humoriste Maxim Martin à TVA Nouvelles.
Il a lui-même lutté contre des problèmes de dépendance de drogues et d’alcool.
- Écoutez l’entrevue de Vincent Marcoux, directeur général de l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance
Lié à l’anxiété ?
« C’est probablement à mon avis associé à de l’anxiété. C’est souvent la raison pour laquelle des athlètes vont consommer. »
« Dans le cas de Carey Price, il a été blessé souvent. Il a eu sa dose de stress à vivre, à essayer de revenir au jeu [chaque fois] ».
Ajouté au cas de Jonathan Drouin qui, lui, avait pris une pause du hockey l’an dernier pour soigner des troubles d’anxiété, le geste de Price pourrait aussi inspirer d’autres athlètes professionnels qui pourraient être de plus en plus nombreux à lever la main pour de l’aide, selon M. Guimond.
– Avec l’Agence QMI