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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ce que l'on sait, dix jours après le vol au Louvre

MEGA/WENN
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AFP

2025-10-29T19:09:07Z
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Profil des suspects arrêtés, absence de complices au musée, matériel utilisé: la procureure de Paris Laure Beccuau a livré mercredi devant la presse quelques détails sur le spectaculaire vol du Louvre, sans trop en dire tant que les bijoux et les autres malfaiteurs restent introuvables.

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Qui sont les deux suspects arrêtés ?

Ces deux hommes, déjà connus des services de police, vivent à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

L'un a été arrêté à 20 heures samedi à l'aéroport de Roissy, alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Algérie sans billet de retour. Le deuxième a été interpellé à 20h40 à proximité de son domicile et «rien ne permet d'affirmer qu'il était en partance pour l'étranger», a souligné la procureure.

Ils sont «soupçonnés d'être ceux qui ont pénétré dans la galerie d'Apollon pour s'emparer des bijoux», le 19 octobre.

Âgé de 34 ans, l'un est de nationalité algérienne, était sans activité récente, mais avait auparavant travaillé comme rippeur (ramassage d'ordures) ou livreur. Il est déjà connu pour des faits «relevant essentiellement de la délinquance routière», et a été «condamné pour un fait de vol», selon Mme Beccuau.

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Il a été ciblé grâce aux traces ADN retrouvées sur un des scooters ayant servi à la fuite après le casse.

Le deuxième suspect, âgé de 39 ans, est chauffeur de taxi clandestin. Il est connu pour des faits de «vols aggravés perpétrés en 2008 et 2014», est par ailleurs «sous contrôle judiciaire dans une autre affaire de vol aggravé (voiture bélier et distributeur automatique de billets) qui doit être jugée en novembre au tribunal correctionnel de Bobigny» (région parisienne), selon la procureure.

Son ADN a été retrouvé sur une des vitrines fracturées, ainsi que sur des objets abandonnés au Louvre.

Que risquent-ils ?

Le duo a «partiellement reconnu» les faits.

Mercredi en fin de journée, ils étaient «en cours de présentation devant les magistrats en vue de leur mise en examen» pour «vols en bande organisée, faisant encourir la peine de 15 ans de réclusion criminelle». La qualification d'association de malfaiteurs a aussi été retenue, faisant encourir la peine de 10 ans en prison, observe Mme Beccuau.

Ils devraient ensuite être présentés devant un juge des libertés et de la détention, qui devrait leur signifier leur «placement en détention provisoire», «requise» par le parquet.

Ont-ils des complices ?

Contrairement «à ce qui circule dans certains médias», rien ne «permet à ce stade d'affirmer que les malfaiteurs auraient bénéficié d'une complicité au sein du musée», a insisté la procureure.

Si «l'implication de quatre malfaiteurs» ne fait pas de doute, les enquêteurs n'excluent «pas la possibilité d'un niveau plus large avec un commanditaire, voire les personnes susceptibles d'être destinataires», s'est contentée d'avancer Mme Beccuau, qui n'a pas souhaité trop s'étendre pour ne pas nuire à l'enquête.

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Où sont les bijoux ?

Les bijoux ne sont «pas en notre possession, je veux garder l'espoir qu'ils seront retrouvés», a affirmé Mme Beccuau.

Ces joyaux sont «dorénavant bien évidemment invendables»: «Quiconque les achèterait se rendrait coupable à son tour de recel». «Il est encore temps de les restituer», a insisté la procureure.

La couronne de l'impératrice Eugénie que les malfaiteurs ont laissé tomber au cours de leur fuite a pu être récupérée, mais la directrice du Louvre fait savoir "combien il serait délicat" de la restaurer, déplore-t-elle.

Quel matériel a servi pour le casse ?

Le camion nacelle utilisé pour entrer dans la galerie d'Apollon avait été volé le 10 octobre 2025, peu avant 9h, dans la commune de Louvres (Val-d'Oise).

La victime de ce vol a expliqué avoir été «sollicitée pour un déménagement», selon la procureure, mais les malfrats se sont emparés du véhicule.

Les malfaiteurs ont tenté de l'incendier après le vol, sans succès.

Qu'a donné la vidéo-surveillance ?

Les malfaiteurs s'étaient d'abord retrouvés à un point de rencontre, puis ont changé de véhicule avant de se rendre au Louvre.

Il y avait «au moins quatre malfaiteurs»: deux, «vêtus de gilets jaunes afin de se faire passer pour des ouvriers, se sont hissés avec la nacelle manœuvrée par leur comparse à hauteur de la galerie d'Apollon».

«Ils en ont brisé la vitre à 9h34, se sont dirigés vers deux vitrines d'exposition dont ils ont découpé le verre à la disqueuse et ils se sont emparés des bijoux à 9h38», a déroulé la procureure. Le tout n'a pris que huit minutes.

Les deux voleurs ont rejoint les deux autres et ont pris la fuite sur deux scooters.

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