Ce que l'on sait de la collision aérienne mortelle à Washington
AFP
Un avion de ligne, avec 64 personnes à bord, et un hélicoptère militaire sont entrés en collision dans le ciel de Washington mercredi soir avant de s'abîmer dans le fleuve Potomac, un accident rare qui a déclenché des opérations de secours complexes dans des conditions délicates.
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Voici ce que l'on sait:
Que s'est-il passé?
Peu avant 21 h (2 h GMT jeudi), une collision aérienne s'est produite entre un hélicoptère militaire et un avion de ligne d'une filiale régionale d'American Airlines en approche de l'aéroport Ronald-Reagan, au bord du fleuve Potomac, près de Washington.
Sur des images captées par le Kennedy Center, un centre culturel de Washington, on distingue les feux puissants d'un avion en phase de descente, et d'autres lumières, moins fortes, d'un autre appareil qui se dirige vers lui, jusqu'à la collision produisant une boule de feu éblouissante.
L'avion, en provenance de Wichita, au Kansas, dans le centre des États-Unis, devait atterrir quelques minutes plus tard, vers 21 h.
L'hélicoptère effectuait un vol d'entraînement, selon une porte-parole de l'armée.
Les deux appareils se sont abîmés dans le Potomac, ont indiqué les autorités locales au cours d'une conférence de presse organisée à l'aéroport dans la nuit.
«Pas de survivants»
Le président américain Donald Trump a confirmé jeudi l’absence de survivants dans la collision aérienne entre un avion de ligne et un hélicoptère militaire survenue la veille au soir à Washington.
«Malheureusement, il n’y a pas de survivants», a-t-il déclaré lors d’un point presse. 64 personnes étaient à bord de l’avion et trois militaires dans l’hélicoptère. «Ce fut une nuit sombre et atroce dans la capitale et dans l’histoire de notre pays», a encore déclaré Donald Trump.
Soixante personnes et quatre membres d'équipage voyageaient à bord de l'avion de ligne, a indiqué American Airlines. Trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère, selon un responsable de l'armée américaine.
Opération de secours complexe
Avec la chute des deux appareils dans le Potomac, une opération de recherche et de secours à la fois «hautement complexe» et de grande ampleur a débuté.
Plus de 300 secouristes sont mobilisés et travaillent dans des conditions «extrêmement difficiles», a expliqué le chef des pompiers de Washington, John Donnelly.
«Il fait nuit noire. L'eau est froide, trouble. Ce sont des conditions très difficiles pour les plongeurs, a-t-il décrit. Il y a du vent, de la glace, c'est dangereux.»
De nombreux canots pneumatiques étaient visibles depuis les rives du Potomac, où tournoyaient des dizaines de gyrophares, selon des journalistes de l'AFP. Des hélicoptères balayaient également les eaux du fleuve de leur puissant faisceau lumineux.
Le renfort de garde-côtes a aussi été annoncé.
«Nous nous attendons à ce que nos opérations durent plusieurs jours», ont prévenu les autorités.
Les victimes risquent l'hypothermie
Les passagers de l’avion de ligne d’American Airlines et de l’hélicoptère militaire impliqués dans une collision aérienne à Washington risquent de mourir d’hypothermie puisque le fleuve Potomac, dans lequel les appareils se sont écrasés, pourrait descendre sous le point de congélation.
La température de l’eau oscille présentement autour de 1 °C, selon les informations du service météorologique national américain rapportées par CNN. Et la température de l’air s’approcherait des 10 °C.
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Un accident évitable?
La collision «aurait dû être évitée», a affirmé Donald Trump sur son réseau social Truth Social.
«L'avion était sur une trajectoire d'approche parfaite vers l'aéroport. L'hélicoptère allait droit vers l'avion pendant un certain temps. La nuit était claire, les lumières de l'avion brillaient, pourquoi l'hélicoptère n'est pas monté ou descendu, ou n'a pas effectué un virage. Pourquoi la tour de contrôle n'a pas dit à l'hélicoptère quoi faire au lieu de demander s'ils avaient vu l'avion?» s'est interrogé le président américain.
L'aéroport Ronald-Reagan est à l'arrêt au moins jusqu'à 11 h locales jeudi (16 h GMT).
Le sécrétaire aux Transport croit lui aussi que cet accident aurait pu être «évité».
«Est-ce que je pense que cela aurait pu être évité? Absolument», a déclaré Sean Duffy lors d'une conférence de presse, alors que les conditions météorologiques de mercredi étaient «bonnes», selon les autorités.
Avant la collision, les contrôleurs aériens ont prévenu l'hélicoptère qu'il se trouvait sur la trajectoire de l'avion, puis lui ont demandé de «passer derrière» ce dernier, selon une bande sonore des échanges dans la tour de contrôle.
Les pilotes de l'avion «n'ont rien vu»
Selon un pilote de ligne à la retraite, les pilotes de l’avion «n’ont jamais rien vu arriver».
Cet accident est survenu, et ce même si cet espace aérien «est le plus contrôlé au niveau de la sécurité», puisqu’il se trouve à quelques pas de la Maison-Blanche, explique le pilote de ligne à la retraite et expert en aviation civile, Jean Lapointe, au micro de QUB, jeudi.
Selon Jean Lapointe, l’hélicoptère militaire a frappé avec un angle arrière l’avion de ligne, ce qui a probablement surpris les pilotes.
«Les pilotes de l’avion [American Airlines] n’ont certainement rien vu arriver», constate-t-il.
La conversation entre les contrôleurs et les pilotes
Les contrôleurs aériens ont prévenu l'hélicoptère militaire qu'il se trouvait sur la trajectoire d'un avion de ligne, avant la collision entre les deux appareils.
Voici des extraits de l'échange:
«Pat 2-5, avez-vous le CRJ en visuel?», entend-on dire un contrôleur, qui demande au pilote d'hélicoptère s'il voit l'avion.
«Pat 2-5, passer derrière le CRJ», enjoint ensuite le contrôleur.
Le pilote de l'hélicoptère a quant à lui confirmé voir l'avion sur sa trajectoire, selon les audios. «PAT 2-5 a un avion en vue, demandez une séparation visuelle.»
Lisez le restant de la conversation ici.
Trump blâme la FAA et les démocates
Le président américain a blâmé les politiques d'inclusion et de diversité de Barack Obama et de Joe Biden dans l'embauche de contrôleurs aériens, lors d'un point de presse jeudi.
«Nous devons appliquer les normes les plus élevées à ceux qui travaillent dans notre système aérien», a déclaré le président américain. «J’ai modifié les normes d’Obama, qui étaient au mieux très médiocres, en normes extraordinaires.»
Pour Donald Trump, les «gens les plus intelligents et qui ont des capacités psychologiques supérieures, doivent être nommés au poste de contrôleur aérien».
Lisez les déclarations de Trump, ici.
Un couple de patineurs russes parmi les victimes
Le couple de patineurs artistiques russes Evgenia Shishkova et Vadim Naumov, champions du monde en 1994, se trouvait à bord de l'avion qui s'est écrasé à Washington, ont rapporté jeudi des agences russes.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que des citoyens russes se «trouvaient» à bord de l'appareil. Interrogé sur le cas des deux sportifs, il a affirmé que «ces tristes informations sont en train d'être vérifiées».
Plusieurs membres de la communauté américaine de patinage artistique se trouvaient aussi à bord, selon les médias américains.