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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Ce que dit un règlement sur les piscines à propos du Québec

François-laliberté
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Photo portrait de Philippe Léger

Philippe Léger

2025-10-31T04:00:00Z
2025-10-31T04:15:00Z
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Je ne pensais jamais vous parler de piscines, ici. 

Mais voilà: il y a une «saga piscines» au Québec.

Derrière son apparente banalité, elle dévoile plusieurs de nos travers.

Plantons le décor: en 2010, un règlement imposait que toutes les nouvelles piscines soient désormais clôturées, au nom de la sécurité des enfants.

Les vieilles piscines bénéficiaient d’une clause de droits acquis. En 2021, l’État québécois a décrété que l’exemption, c’est assez: tout le monde devra se conformer au règlement en 2025.

Cette année, donc, toutes les piscines doivent être clôturées — selon une panoplie de critères bureaucratiques.

Bref, vous voyez venir le capharnaüm bureaucratique.

Face à cela, le gouvernement Legault a annoncé un report en 2026, puis maintenant en 2027.

SOCIÉTÉ DE PETITES CASES

D’abord, une évidence: personne n’est insensible aux noyades d’enfants.

Mais l’État, sous prétexte d’une cause juste et d’une sécurité absolue, doit-il vraiment venir s’incruster dans nos cours à coups de règlements?

Je ne suis pas libertarien. Je crois à l’État social, c’est-à-dire à un État solidaire, et offrant de bons services publics.

En gros: la social-démocratie.

Mais croire en ce principe n’est pas croire à l’État réglementaire. Et à son petit frère: l’État bureaucratique. Celui qui souhaite régenter nos vies dans les moindres détails avec des normes, des règlements, des lois et des formulaires.

Une société de petites cases. Étouffante.

Étouffante pour elle-même: imaginez le coût du règlement sur les piscines avec tous les rapports, recommandations, règlements, reculs, nouvelles réglementations, délais...

Étouffante aussi pour les citoyens, qui doivent payer pour se plier aux règles. Une clôture, ça coûte combien? Entre 5000$ et 25 000$. Rien que ça.

L’ÉTAT CONTRE L’ÉTAT

Partout, on se questionne sur l’État.

Présent dans tout, il devient impuissant à faire l’essentiel: soigner, instruire, construire.

Impuissant à offrir de bons services publics, tout en continuant de s’endetter, de s’éparpiller et de vouloir mettre son nez partout.

Bref, c’est l’État bureaucratique qui se retourne contre l’État social, celui dont on a toujours besoin.

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