Ce qu'a vraiment changé Catherine Dorion


Marie-Eve Doyon
Vendredi dernier, on a appris que Catherine Dorion, la députée de Québec solidaire, n’entend pas se présenter aux prochaines élections. Presque au même moment, Louis Robert, agronome et lanceur d’alerte, prenait sa retraite.
Qu’ont ces deux personnages en commun? Tant Catherine Dorion que Louis Robert ont agi comme des empêcheurs de tourner en rond dans les dernières années.
Rigidité des institutions
Quand Catherine Dorion a fait son entrée à l’Assemblée nationale, on a beaucoup axé nos observations sur ses choix vestimentaires, son franc-parler et son non-conformisme.
À tort ou à raison, la première élue de Québec solidaire dans la circonscription de Taschereau s’est acharnée à demeurer elle-même dans le saint des saints de notre démocratie.
La vie de députée, avec tout ce qu’elle comporte d’obligations, de «structurite» et de conventions, n’avait rien pour mener Catherine Dorion vers l’épanouissement, ce n’est donc pas vraiment une surprise de la voir tirer sa révérence.
Forcer le changement
On peut reprocher beaucoup de choses à Louis Robert quant à la manière dont il a choisi de dénoncer les injustices dont il disait avoir été témoin. Les fuites médiatiques qu’il a orchestrées constituent un bris de confidentialité et un manque de loyauté envers son employeur, mais quelle autre option avait-il?
L’objectif qu’il visait a été jugé suffisamment noble pour qu’il soit réintégré et que le gouvernement lui fasse des excuses. Toutefois, ça ne règle en rien les difficultés quasi insurmontables auxquelles sont toujours confrontés les lanceurs d’alerte.
Dans un cas comme dans l’autre, il faudra du temps pour qu’on puisse juger pleinement de l’influence réelle de ces deux empêcheurs de tourner en rond.
Leurs comportements déviants face aux normes et aux structures nous ont obligés à voir la politique sous un autre œil. Les choses ne changent peut-être pas à la vitesse qu’ils l'auraient voulu, mais elles changent un tantinet plus vite grâce à eux.