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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Ce producteur de sirop d’érable ne veut rien savoir des pylônes d’Hydro

Il craint de perdre des milliers de dollars de revenus ces prochaines années

Photo fournie par Danny Perron
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2025-04-18T04:00:00Z
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Un producteur de sirop d’érable en a soupé des nouveaux pylônes électriques d’Hydro-Québec, qui risquent de venir lui arracher des centaines d’entailles.

• À lire aussi: Des producteurs de sirop d’érable en colère contre Hydro 

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«On bûche nos arbres. On fait des coupes à blanc pour décarboner. Ça ne tient pas debout, ça», dénonce au Journal Danny Perron, propriétaire de l’Érablière des Basses-Laurentides, à Saint-Alban, dans la MRC de Portneuf.

«Ils pètent de la broue avec leurs chars électriques, mais c’est loin d’être vert», peste-t-il.

Dans son plan d’action 2035, le PDG d’Hydro, Michael Sabia, parle d’investissements pouvant atteindre 110 G$ d’ici dix ans pour ajouter 5000 km de lignes de transport.

Or, ces derniers jours, l’arrivée d’une éventuelle ligne de haute tension d’Hydro de 10 G$ entre Portneuf et Lanaudière a choqué les acériculteurs, a rapporté La Terre de chez nous.

Des syndicats ont dénoncé publiquement le tracé de la nouvelle ligne de 735 kV, qui s’appuie sur une servitude vieille de 50 ans.

Zone d'étude
Zone d'étude Illustration fournie par Hydro-Québec
Érablière grugée

Depuis, la colère a monté comme la sève. L’acériculteur Danny Perron casse du sucre sur le dos de la société d’État, qui veut mettre 500 pylônes sur 200 km avec son nouveau projet.

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Même s’il a 30 000 entailles, il ne veut rien savoir d’en perdre 500. Il souhaite augmenter ses revenus, pas les voir diminuer. D’autant plus que sa terre est déjà traversée par d’autres lignes d’Hydro. Il refuse donc de se faire gruger encore du terrain.

«Ils nous ont dit, aux consultations, que la demande d’électricité pour les voitures électriques est l’un des enjeux», soutient Danny Perron, acériculteur de cinquième génération.

D’après lui, même s’il y a une consultation, les dés sont pipés. Hydro-Québec a ses servitudes sur ses terres. L’homme de 46 ans se sent piégé et pense que la ligne sera mise en service dans sept ans, comme prévu.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Hydro se défend

De son côté, Hydro-Québec s’est dite sensible aux producteurs et affirme avoir l’intention de leur présenter le tracé.

«Nous allons travailler en collaboration avec le milieu pour raffiner nos analyses et réaliser le meilleur projet», a assuré au Journal le porte-parole, Pascal Poinlane.

Hydro assure que le tracé actuel n’est pas définitif.

«Les études techniques et environnementales se poursuivent dans le but de déterminer, au terme de la démarche, le tracé de ligne et les emplacements de postes de moindre impact et à identifier les mesures d’atténuation à mettre en place», conclut-on.

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