«Ce n’est pas une route à prendre l’hiver»: il demande une meilleure signalisation près du lieu où son épouse est décédée
La femme de 35 ans a péri dans une collision routière à Sainte-Élisabeth, dans Lanaudière, le 15 janvier 2025
Valérie Gonthier
Un homme de Lanaudière dont l’épouse a récemment péri à ses côtés dans une collision routière déplore le manque de signalisation dans un secteur pourtant considéré comme dangereux.
«Toute la communauté m’a dit que ce n’est pas une route à prendre l’hiver. Je ne dormirai pas avant qu’une pancarte soit installée pour aider ceux qui ne sont pas du coin, comme nous», laisse tomber Jason Laplante.
Le 15 janvier dernier, il s’en allait acheter des patins à glace, en compagnie de sa conjointe, Iris Delorme. La femme était au volant et conduisait de façon «très sécuritaire», puisque les conditions routières étaient difficiles, se souvient le veuf éploré.
Mais sur le chemin Saint-Pierre, à Saint-Élisabeth, elle a été surprise par de la glace noire, qui recouvrait la chaussée.
Leur véhicule a alors dérapé, ne pouvant éviter celui qui arrivait en sens inverse. Le couple a été percuté de plein fouet, du côté de Mme Delorme.
Peu habitués
La femme est morte sur le coup, affirme son conjoint, qui se souvient du dernier regard de panique qu’elle lui a lancé juste avant l’impact.
Le couple résidait à Saint-Gabriel-de-Brandon depuis peu. Les amoureux avaient quitté Montréal en quête de tranquillité.
Infirmière à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont lorsqu’elle résidait dans la métropole, Iris Delorme travaillait depuis les derniers mois dans un centre d’hébergement de soins de longue durée, près de chez elle.
Triste ironie, le frère d’Iris est lui aussi mort en 2012 dans une collision mortelle. Déjà très affectée par cette perte, la femme a aussi perdu sa mère et son père dans les dernières années.
«Elle ne l’a pas eu facile dans sa vie, on était allé s’installer en campagne pour se reposer, elle commençait à aller mieux», se désole M. Laplante.
Nouveau dans cette région de Lanaudière, le couple était ainsi peu habitué à ces routes parfois sinueuses. Le veuf estime être passé par le lieu où la collision est survenue que trois ou quatre fois.
Il ignorait alors qu’il s’agissait d’un secteur considéré comme dangereux, où des plaques de glace noire s’accumulent en raison des vents qui poussent la poudrerie.
«C’est aberrant»
Les résidents du coin, ainsi que les autorités, sont bien au courant que ce secteur peut être problématique.
Ainsi, des pancartes devraient être installées à proximité afin d’avertir les automobilistes qui connaissent peu ces routes, comme lui, insiste M. Laplante.
«Installer une pancarte, ça ne cible pas tout le monde, mais ceux qui sont consciencieux vont peut-être avoir une chance de plus...», ajoute-t-il.
Le directeur général de la municipalité, David Paradis-Lapointe, indique d’ailleurs que cette portion de la route relève de Québec.
Et même si dans les dernières années il y a eu plusieurs collisions mortelles à cet endroit, peu a été fait.
La raison?
Les policiers et le ministère des Transports ne partagent pas leurs informations, déplore-t-il.
«S’il y a une zone d’accidents récurrents, cela pourrait justifier des interventions du ministère des Transports. Mais le ministère n’utilise pas les statistiques et les informations de la Sûreté du Québec! C’est aberrant», a-t-il ajouté.
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