«Ce n’est pas un truc qu’on aurait pu s’acheter tout seuls»: ces trois amis paient moins de 500$ par mois chacun pour un chalet en copropriété


Félix Desjardins
«Pour nous, c’est juste positif et gagnant»: pour accéder à leur petit coin de paradis en nature, trois Québécois ont uni leurs efforts et ont acheté un chalet en copropriété.
Locataire à Montréal, Louis Chevalier n’avait pas encore mis le pied dans le monde de l’immobilier avant de se faire approcher par deux de ses meilleurs amis, avec qui il avait l’habitude de louer des chalets pour de courts séjours.
«Je me suis un peu fait embarquer là-dedans, raconte-t-il, le ton rieur. Je les ai suivis sans trop y réfléchir et on a eu un coup de cœur au premier chalet qu’on a visité.»
Un marché difficile
Le petit havre de paix en question, un chalet en bois rond situé sur le bord d’une rivière à Saint-Calixte, à Lanaudière, a coûté 300 000$. Après avoir payé la mise de fonds de 20%, donc de 20 000$ par copropriétaire, il se retrouve aujourd’hui avec une hypothèque mensuelle d’environ 430$.
«Ce n’est pas un truc qu’on aurait pu s’acheter tout seul, maintient l’homme de 33 ans. Je ne suis toujours pas en mesure d’acheter à Montréal et le marché est super difficile pour les jeunes professionnels.»
La communication et l’égalité sont les clés du succès de ce projet, aux dires de Louis Chevalier. À l'aide d'applications mobiles, toutes les dépenses sont partagées entre les trois copropriétaires, qui entrent aussi leurs disponibilités dans un calendrier commun.
«Ça se passe vraiment bien, estime-t-il. Le plus difficile, c’est quand on essaie de s’organiser pour être là les trois pour des tâches d’entretien ou des réparations. On se délègue tout en fonction de nos disponibilités. Il y a toujours quelque chose à faire: c’est un chalet en bois rond des années 1970.»
Vision commune
Ayant une confiance mutuelle presque aveugle, les trois copropriétaires n’ont pas encore paraphé une convention d’indivision, presque trois ans après avoir signé l’acte de vente. Ce laisser-aller, déconseillé par les experts, devrait être corrigé prochainement, assure M. Chevalier.
«On a une entente tacite, parce qu’on est des amis et on va tous dans la même direction, explique-t-il. On voit tous le projet à long terme et non comme un investissement pour faire un profit.
«On a entendu beaucoup de mythes sur ce genre d’achat entre amis, comme quoi ça peut briser des amitiés. Je le conseille seulement si tu as des amitiés solides et que tu sais que vous avez la même vision des choses.»
Un safe space
Bon an, mal an, Louis Chevalier passe environ un mois et demi par année à son chalet, où il se rend environ toutes les deux semaines. Pour un peu plus de 5000$ par année, l’investissement a de quoi faire saliver les Québécois qui ont dû piger dans leurs épargnes pour louer un chalet cet été.
«C’est une porte de sortie de la ville, un safe space dont on profite beaucoup, conclut-il. Je le vois comme un projet à long terme de maison interfamiliale.»