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L'article provient de Pèse sur start
Jeux vidéo

Ce «moureur» professionnel a rendu l’âme avec brio des centaines de fois dans des jeux vidéo comme «Assassin’s Creed», «Rainbow Six» et «For Honor»

L’artiste s’entraîne régulièrement afin d’éviter les blessures et pouvoir continuer de «mourir» pendant encore de nombreuses années

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER
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Louis-Philippe Messier, Agence QMI

2025-05-05T04:00:00Z
2025-06-02T12:04:08Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Un ancien étudiant de l’École de danse contemporaine de Montréal a trouvé un gagne-pain peu banal: mourir... pour la caméra bien sûr. Et pas dans un film, mais bien dans des jeux vidéo!

Le Journal est allé observer cet artiste de l’agonie spectaculaire, revêtu de sa combinaison de captation de mouvement, dans un studio d’Ubisoft du quartier Angus, à Rosemont, en train de tourner de nouvelles scènes de combat pour le jeu médiéval For Honor.

La carrière de «moureur» de Carl Langlais, 34 ans, a décollé après que son personnage d’extraterrestre se soit fait noyer par celui de Tom Holland dans le film Le chaos en marche, sorti en 2021.

«Les gens se sont dit en me voyant: “Wow! Il meurt bien!” Et le mot s’est passé, et je me suis mis à développer de nouvelles façons de mourir de façon impressionnante», résume celui qui estime être déjà mort plus de mille fois pour les jeux vidéo ou les films.

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«On m’a mis en feu, tiré dans la face, coupé en deux. J’ai explosé, je me suis écrasé sur le béton, etc.» énumère-t-il.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER
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Scorpion

Sa plus récente technique consiste à tomber «en scorpion», c’est-à-dire sur le visage, les jambes relevées vers l’arrière, et en glissant.

«C’est un peu la nouvelle mode comme manière de mourir dans les jeux vidéo et ça tombe bien parce que c’est la spécialité», se réjouit-il.

Un casque de boxe a été équipé de capteurs de mouvement du visage spécialement pour lui lorsqu’il tombe en scorpion, parce que les lunettes normales pour ce genre de manoeuvre le blessaient.

«Je consulte une posturologue et je m’entraîne préventivement pour garder la forme et éviter les blessures le plus longtemps possible», raconte celui qui espère continuer de mourir encore de nombreuses années.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER
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Travail d’équipe

Devant une équipe de techniciens d’Ubisoft, deux autres acteurs-athlètes travaillent avec M. Langlais sur les tapis lors de ma visite.

Son partenaire de combat, Robert Montcalm, issu du monde du théâtre et déjà un vieux routier du jeu vidéo, manie un bâton qui, par la magie de l’animation, deviendra une arme spectaculaire dans For Honor.

Maxime Laferrière, lui-même acteur, supervise le tournage.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER
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Le trio se retrouve devant l’ordinateur pour observer les mouvements à effectuer devant les dizaines de capteurs de mouvement.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER
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«Il y a très peu de gens à qui je ferais confiance pour ne pas me blesser pendant ce genre de tournage... et deux d’entre eux sont ici!» commente M. Montcalm, qui a incarné des dizaines de personnages de jeux vidéo d’Ubisoft.

«Coupe-lui le bras en remontant!» indique Maxime Laferrière à Carl Langlais pour le coup de grâce cinématique à Robert Montcalm, qui a déjà le genou posé au sol.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER
Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER

Chose certaine: je vais m’amuser à vérifier si, en jouant à For Honor dans quelques mois, je peux reconnaître la touche de Carl Langlais dans la mort d’un personnage... un art que je lui souhaite de pouvoir cultiver encore longtemps.

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