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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Un miracle québécois: ce jeune homme de 25 ans survit à la leucémie grâce à un médicament révolutionnaire découvert à Montréal

Il se porte bien six ans après le traitement

Photo MARTIN CHEVALIER
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-09-08T04:00:00Z
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Un jeune patient atteint de leucémie à qui on ne donnait que deux ans à vivre est en rémission contre toute attente grâce à un traitement expérimental mis au point à Montréal.

«Ça m’a sauvé la vie», souffle le jeune homme aujourd’hui bien portant six ans après l’intervention à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Atteint d’une forme grave de cancer du sang, la leucémie myéloïde aiguë, Ludovic Tamaro a reçu le triste diagnostic à l’âge de 18 ans. «On me donnait une espérance de vie de deux ans quand ma médecin m’a proposé un traitement expérimental à partir de cellules provenant de sang de cordon», relate au Journal l’étudiant en psychologie à l’Université du Québec à Montréal.

Le jeune homme aujourd’hui âgé de 25 ans tient à remercier personnellement toutes ces mamans qui ont accepté de donner leur cordon, car «c’est grâce à elles que j’ai pu être soigné», commente l’étudiant qui travaille comme attaché de recherche dans un laboratoire.

Ludovic souligne que son prénom signifie «illustre combattant» ou «glorieux guerrier». Photo à Boucherville le jeudi 4 septembre 2025.
Ludovic souligne que son prénom signifie «illustre combattant» ou «glorieux guerrier». Photo à Boucherville le jeudi 4 septembre 2025. Photo MARTIN CHEVALIER

«Je le sentais dans mes os»

La thérapie cellulaire UM171, mise au point par l’hématologue québécois Guy Sauvageau et la chercheuse Anne Marinier, permet en quelque sorte une reconfiguration de l’usine de production du sang, la moelle osseuse, en utilisant une molécule insérée dans des cellules souches, qu’on ne trouve que dans le sang du cordon ombilical.

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«Nous procédons d’abord à une chimiothérapie agressive qui neutralise la moelle osseuse, et injectons des cellules de cordon qui colonisent le système sanguin», explique le Dr Sauvageau. C'est Héma-Québec qui fournit le sang de cordon grâce à sa banque de plus de 13 000 unités.

L’intervention n’a duré que quelques heures durant lesquelles le patient n’a eu qu’à prendre du Benadryl pour éviter les réactions allergiques. «Par la suite je n’ai pas ressenti d’effets secondaires significatifs sauf des picotements. Pendant quelques semaines, j’avais l’impression de sentir le changement dans mes os», relate le Bouchervillois.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

120 patients dans le monde

Il faut remonter à 2014 pour retracer l’origine de ce traitement qui a bénéficié à 120 patients de partout dans le monde avec succès jusqu’à maintenant et qui vient d’être autorisé par les instances de santé publique d’Europe.

Si le traitement révolutionnaire n’est pas encore reconnu par Santé Canada, de rares patients d’ici (comme Ludovic) peuvent en bénéficier à condition de se qualifier dans les protocoles expérimentaux. Le coût du traitement est dans les six chiffres.

Après son bac en psychologie, Ludovic Tamaro souhaite faire une maîtrise en orthophonie. Photo à Boucherville le jeudi 4 septembre 2025.
Après son bac en psychologie, Ludovic Tamaro souhaite faire une maîtrise en orthophonie. Photo à Boucherville le jeudi 4 septembre 2025. Photo MARTIN CHEVALIER

Plus semblable à une transfusion sanguine qu’à une greffe d’organe entier, qui nécessite une opération chirurgicale invasive et une anesthésie générale, le traitement mis au point à l’Université de Montréal n’exige pas de lourde hospitalisation.

«Si je compare à ce qu’était ma vie avant, je dirais que c’est bien différent aujourd’hui. Je ne dors plus jusqu’à 18 heures par jour; j’ai de l’énergie et j’ai repris le soccer. Surtout, j’ai des projets d’avenir», s’enthousiasme-t-il.

Le message qu’il souhaite transmettre aux lecteurs: il faut croire en la science et à la recherche scientifique et garder espoir, même quand l’avenir s’annonce sombre.

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