Ce couple de Québécois change son plan de retraite et boycotte les États-Unis: «Ce n’est pas juste Trump, mais tout ce qui l’entoure»
Ils vendront leur roulotte et iront plutôt en République dominicaine
Héloïse Archambault
Un couple de l’Estrie qui envisageait de passer ses hivers dans le sud des États-Unis revoit son plan de retraite et ira plutôt en République dominicaine, pour protester contre l’arrivée de Donald Trump.
«Ça a été très drastique comme décision quand Trump est rentré, résume Nathalie Verrette. On a décidé de boycotter les États-Unis.»
«Je suis très politisé et c’est le genre de choses que je n’accepte pas, ajoute son conjoint Yves Marmen, un retraité de 67 ans. Ce n’est pas juste Trump, mais tout ce qui l’entoure.»
Comme plusieurs Québécois, ce couple qui vit à Bromont huit mois par année a choisi de couper les ponts avec les États-Unis en réaction à l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Recul de l’avortement, menaces tarifaires, annexion du Canada, montée de l’extrême droite: le couple ne peut pas endosser le virage américain.
Comme une guerre
«La goutte qui a fait déborder le vase, ce sont les attaques expansionnistes avec le Panama et le Groenland. Ce que Trump veut faire, c’est une guerre. Mettre un peuple à genoux économiquement pour pouvoir l’assimiler, si ce n’est pas une guerre, je ne sais pas ce que c’est. Je ne me vois pas, en toute âme et conscience, aller dépenser une piastre chez eux!», confie Mme Verrette, qui travaille en administration.
Le couple possédait un voilier et a vécu en Floride durant les derniers hivers. Avec le temps, ils ont noté une différence dans l’accueil.
«Chaque année, ça dégringolait côté accueil. Trump est très fort en Floride, c’est très politisé, souligne M. Marmen. On se sentait moins bien dans le décor.»
Pour leur retraite, le couple comptait profiter du soleil du sud-ouest des États-Unis (Texas, Arizona) avec leur roulotte.
Cet hiver, ils avaient déjà prévu de passer quatre mois en République dominicaine dans un condo. Ce pays deviendra finalement leur destination hivernale.
«Ça fait bien la job, dit la femme de 56 ans. Il fait chaud, il fait beau!»
«Le coût de la vie est très similaire au Québec, ajoute son conjoint. On a tous les services dont on a besoin.»
Fini les réseaux sociaux
Prochainement, le couple vendra sa roulotte et mettra une croix sur le projet américain.
Fidèle à ses convictions, Mme Verrette a aussi l'intention de fermer ses comptes Facebook et X. Elle devait se procurer un kit pour accéder à Internet via le satellite Starlink (qui appartient à Elon Musk) pour le télétravail dans la roulotte, mais elle y a renoncé.
«Avec ce qui se passe, je ne serais pas fière du tout d’acheter ses machins. Je ne serais pas capable de me promener avec ça. Ce serait comme un peu porter la honte», soutient la femme qui se considère «au centre» de l’échiquier politique.
Pour les quatre prochaines années, le couple ne compte pas remettre les pieds chez nos voisins du sud, même pour un court séjour.
«On a des amis qui ont investi à grands frais dans des maisons mobiles, ils sont coincés», constate la femme.
