Qui est ce célèbre chanteur décédé sur scène lors de l’effondrement de la discothèque en République dominicaine?

AFP
Le Dominicain Rubby Pérez, décédé mardi à 69 ans, rêvait de devenir joueur de baseball, mais un accident de la route l'a conduit à la musique et au merengue dont il est devenu l'une des voix les plus emblématiques.
• À lire aussi: République dominicaine: pourquoi le toit de la discothèque s’est-il effondré?
• À lire aussi: Effondrement d'une discothèque en République dominicaine: le bilan s'alourdit à 218 morts, la possibilité de trouver des survivants exclue
• À lire aussi: Discothèque effondrée à Saint-Domingue: nouveau bilan de 184 morts
Baptisé «la voix la plus aiguë du merengue», Roberto Antonio Pérez Herrera a fait danser toutes les Caraïbes sous le nom de Rubby avec des succès comme «Volveré» (Je reviendrai), «Enamorado de ella» (Amoureux d'elle) ou «Buscando tus besos» (Cherchant tes baisers). Il est mort sur scène lors de l'effondrement du toit de la discothèque à Saint-Domingue qui a fait une centaine de morts.
Né le 8 mars 1956 à Bajos del Haina, il a commencé sa carrière musicale à la fin des années 1970, après avoir étudié au Conservatoire national.
«Je suis dévasté... Le meilleur chanteur que le genre ait donné, la voix la plus haute du merengue. L'ami et l'idole de notre genre vient de partir», a déploré une autre légende de ce rythme dansant, Wilfrido Vargas, avec qui Rubby Pérez a accédé à la célébrité il y a plus de 40 ans.

«Je passais mon temps à jouer à la balle», se souvenait Rubby Pérez dans une ancienne interview du programme Al Tanto TV, dans ce pays où le baseball est le sport roi.
Son père, fan de l'une des équipes locales les plus populaires, les Leones del Escogido, espérait voir son fils sur les terrains: «Papa disait que je devais être la deuxième base de l'Escogido», expliquait le chanteur à qui on prédisait un avenir sportif.
«Je survivrai»
Mais à l'âge de 15 ans, tout bascule: il est renversé par une camionnette qui le blesse gravement à la jambe droite. Son frère Neifi réalisera les rêves du foyer en devenant professionnel dans la ligue nord-américaine.

Sur son lit d'hôpital, et pendant les longues heures de rééducation, Rubby chante et joue de la guitare à la plus grande joie des autres patients qui ne connaissent pas son nom, mais demandent au «Lit 13» de chanter encore et encore.
Il intègre alors différents groupes. Sa voix aiguë fait fureur notamment avec son premier grand tube «Volvere» en 1982 au sein de l'orchestre de Wilfrido Vargas. Sa voix franchit les frontières dominicaines pour embraser les Caraïbes, l'Amérique latine et les boites de merengue aux États-Unis et en Europe.
Il se lance dans une carrière solo en 1987 et enchaîne les succès avec des chansons qui seront classées dans les prestigieux classements Billboard.
Jouant avec une métaphore sportive, il plaisantait : «Je suis un quatrième batteur (position stratégique dans l'ordre d'une équipe) et je fais des home-runs (tours de toutes les bases pour marquer un point) en musique».
Sa voix continuera à résonner sur les pistes de danse, comme il le promettait dans un autre de ses nombreux succès : «Je survivrai».
Funérailles
Le cercueil contenant le corps de l'artiste est arrivé au Théâtre National de Saint-Domingue vers 9 h locales (13 h GMT), accompagné de couronnes de fleurs. Le chapeau et les lunettes qui le caractérisaient étaient déposés sur le cercueil.
L'hymne national a également été entonné.
Le président Luis Abinader et de son épouse Raquel Arbaje ont présenté leurs condoléances aux membres de la famille inconsolables.
Plusieurs artistes dominicains ont également assisté à la cérémonie.
«Mon frère était une personne qui aimait travailler», a déclaré à la presse Neifi Pérez, dans une brève déclaration interrompue par des larmes.
L'accès au Théâtre National devait être autorisé en fin de journée pour un hommage public.