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Culture

Catherine Trudeau file le parfait bonheur en couple depuis plus de 20 ans

Patrick Seguin / TVA Publication
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Saskia Thuot

2024-09-02T10:00:00Z
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Lorsqu’elle franchit la porte, un vent de douceur l’accompagne. Son calme, sa façon d’écouter et de réfléchir avant de parler. Comme si chaque question l’amenait à faire une introspection et invitait le temps à ralentir. C’est la deuxième fois que je reçois Catherine Trudeau chez moi. La première fois, voilà quelques années, on avait démoli ensemble le bureau, puisque j’entamais (encore) des rénovations. Elle me félicite en voyant les résultats et me donne un câlin en me remerciant de l’accueillir à nouveau.

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«Tu ne le sais pas, Saskia, mais ç’a été un moment que je n’oublierai jamais. C’était mon premier reportage, et j’étais très nerveuse. Mais en l’espace de quelques secondes, tu m’as fait me sentir super à l’aise. Merci, vraiment », confie-t-elle d’entrée de jeu. C’est pourtant moi qui me sentais privilégiée de m’entretenir avec elle. Être en sa compagnie est un grand bonheur. La comédienne, qui fête 25 ans de carrière cette année, compte de nombreux projets dans son parcours. En plus de ses rôles à la télé et au théâtre, elle est autrice de nombreux livres jeunesse. «L’écriture a toujours fait partie de ma vie. Avant de me diriger vers le jeu, j’ai étudié en littérature. À l’adolescence, j’écrivais des chansons et des débuts de livres — j’en étais à ma 28e version d’Anne... la maison aux pignons verts! C’était toujours le même début: une orpheline qui arrive en calèche dans une nouvelle maison. (rires) D’ailleurs, j’ai décroché un de mes premiers emplois dans le journal local de ma ville natale, L’Assomption. Je faisais des portraits de citoyens importants. Et puis, plus jeune, je correspondais avec une Italienne, une Anglaise et une Belge. On s’envoyait de bonnes vieilles lettres écrites à la main! Même en 2024, j’ai un agenda papier dans lequel j’écris au plomb pour pouvoir effacer. Ne me parle pas d’écrire sur mon téléphone portable! Vive le papier et les crayons! (rires)»

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L'amour des mots

Porte-parole, jusqu’à tout récemment, du volet jeunesse du Prix des libraires, elle a lu beaucoup de littérature pour enfants. C’est ainsi qu’on lui a proposé d’écrire son premier livre, une idée qui l’a charmée et l’a amenée à signer plusieurs ouvrages. En ce moment, elle se consacre à l’écriture du cinquième tome de Folle école, une série qui s’adresse aux premiers lecteurs. «Ce sont des livres “comme pour les grands”, mais conçus pour les premiers lecteurs: ils ont un lettrage plus grand et sont parsemés d’illustrations, expliquet-elle. Ce sont souvent des livres marquants pour les petits. Folle école est une histoire loufoque, parce que tout est possible dans cette école! Une journée, elle est en forme de patate, le lendemain, elle est devenue La Ronde. La brigadière est aveugle, les planchers sont des trampolines, une prof porte un afro dans lequel elle cache toutes sortes de choses, comme des morceaux de melon d’eau ou une calculatrice. J’ai un plaisir fou à écrire cette série! J’ai envie que les enfants lisent, regardent les dessins de Jean-Philippe Morasse et se laissent porter.» Même si elle a toujours été charmée par le lectorat jeunesse, l’idée d’écrire pour les adultes fait tranquillement son chemin. Et 7 Jours y est pour beaucoup! «J’ai écrit pour le magazine deux textes d’été et un de Noël. C’est un bel exercice, que je me suis vraiment amusée à réaliser. La réception a été positive, et ça m’a donné confiance en moi. J’ai toujours pensé que je n’oserais pas écrire pour les adultes, mais on dirait que j’y crois de plus en plus et que ça me tente de m’y mettre sérieusement.» Pour Catherine, il est important de stimuler l’imagination — idéalement dès la petite enfance, mais aussi quand on devient adulte. L’imaginaire est un monde sans limites, mais en cette époque où nos cellulaires nous permettent de tout avoir au bout des doigts, est-il encore possible d’y avoir accès? «Oui. Oui, je veux y croire, insiste-t-elle. Pas le choix, sinon je vais devenir cynique. Gérer le temps d’écran, c’est l’enfer, mais si on l’utilise bien, ça donne accès à un monde merveilleux. On peut découvrir beaucoup. On est à un clic de découvrir le monde, d’apprendre une nouvelle langue ou une nouvelle danse. C’est infini. La petite école offre aussi une grande ouverture sur l’imaginaire, surtout dans les premières années, quand on apprend à lire et à écrire. Alors oui, je garde espoir et j’ai confiance! Je suis une éternelle positive!»

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Une carrière bien remplie 

Une éternelle positive! Voilà qui est une grande qualité dans un milieu parsemé de nombreux débuts et d’autant de fins. «Depuis ma sortie du Conservatoire de théâtre, en 1999, je n’ai jamais arrêté de travailler. J’ai eu des rôles marquants, d’autres moins, ça fait partie du métier. J’ai eu l’occasion de porter une série deux fois dans La vie parfaite et Les moments parfaits, qui a pris fin il y a quelques mois. Dans cette dernière, l’histoire tournait autour de Catherine, mon personnage. Quand ça s’est terminé, plein de choses m’ont évidemment traversé l’esprit. “Est-ce que ce sera la dernière fois que je décrocherai un rôle comme ça?” “Est-ce que j’aurai la chance de refaire ça un jour?” Mais en fait, on n’a pas beaucoup de contrôle sur ça.» Catherine aura ainsi une rentrée qu’elle qualifie de tranquille, mais qui sera tout de même, à mon avis, assez occupée. En plus de publier son dernier livre, elle fera la tournée d’une vingtaine de villes du Québec aux côtés de Marc Messier, entre autres, avec la pièce Le père. «Ça, c’est merveilleux! Ce sera la première fois que je ferai une grande tournée comme ça. Je me sens privilégiée d’aller à la rencontre du public. La pièce parle de la proche aidance, un sujet qui touche de plus en plus de gens.» On ajoute à ça deux rôles à la télé: le premier dans C’est comme ça que je t’aime et le deuxième dans Marco Lachance, une nouvelle série dramatique réconfortante de Michel Charette que Catherine appelle un «rôle bonbon». «C’est quelque chose qui arrive comme un bonus. Le réalisateur a pensé à moi pour le rôle de Louise. On a tourné à Québec avec Michel, que j’aime beaucoup. Ce joli cadeau a mis du soleil dans mon printemps. Dans la vie, on ne peut rien forcer. Je n’ai pas de contrôle sur les auditions, alors je me laisse voguer, j’accueille et je bâtis aussi. Tant que ma créativité est nourrie, je suis heureuse, que ce soit quand je m’investis dans un nouveau rôle, dans l’écriture d’un livre ou quand je prends soin de mon jardin. J’aime tout ça!»

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Si bien chez soi 

On en profite pour discuter de nos maisons qu’on aime tant, dans lesquelles on met tout plein d’amour et qui abritent ce qu’on a de plus cher: notre famille. «Ma maison, mon refuge... Je suis bien chez moi. Mon chum, les gars et moi, on s’est fait un nid qui nous fait du bien et où on a tous notre place.» Mais quand je lui demande quel genre de maman est elle, elle hésite. «Oh! j’aurais aimé que tu poses la question à mes enfants. Je dirais une maman impliquée, présente, très accompagnante. Chez nous, la routine est importante, mais on a aussi une belle liberté. Élie et Miro grandissent, et notre bulle familiale évolue, elle change. Dès septembre, ils seront tous les deux au secondaire. C’est un autre grand pas pour eux. Je les trouve beaux à voir aller, je suis très fière d’eux. J’ai des enfants qui participent beaucoup et qui aiment apprendre. En fait, je suis choyée: j’ai trois merveilleux gars dans ma vie! Quand mon chum et moi sommes devenus parents, il m’a fait le plus beau des compliments. Il m’a dit que même si j’étais devenue mère, j’étais restée moi-même. Je ne me suis pas oubliée comme femme. Dans le fond, être maman est un plus dans ma vie. J’ai aussi toujours dit que nos enfants nous sont prêtés; alors, quand je les vois grandir en autonomie et s’épanouir, je trouve ça vraiment beau.»

La sagesse de l'âge 

Dans quelques mois, elle franchira le cap de la cinquantaine. Elle choisit l’expression «avancer en âge» plutôt que de parler de vieillir. Et elle aborde cette nouvelle décennie avec sérénité. Cette période de transition concorde pourtant avec l’adolescence de ses garçons, ce qui annonce une période un peu plus difficile. «Je sens qu’on va apprendre tous les jours de cette nouvelle étape! Dans mon cas, même si ce n’est pas toujours facile, je me gère du mieux que je le peux. Certains matins, j’ai mal partout. Alors, je me dis: “Ben coudon, je n’irai pas courir un 10 km aujourd’hui!” (rires) La préménopause est remplie de surprises. Je trouve qu’on n’est pas assez éduquées sur le sujet, mais, heureusement, on en parle et on démystifie de plus en plus ce phénomène! J’ai aussi découvert sur le tard que je suis anxieuse. Je dois donc prendre ça en main. Comme je ne veux pas vivre dans le déni ou m’apitoyer sur mon sort, la clé, pour moi, c’est de me préparer.» Pour elle, ça veut dire apprendre pour mieux comprendre et faire face à certaines situations. Ça consiste pour elle, par exemple, à bien se préparer avant d’arriver sur un plateau, ou encore, à mieux s’informer sur les changements hormonaux afin d’arriver à vivre le moment présent dans le plaisir plutôt que de se sentir envahie par l’inquiétude. «J’ai envie d’être dans le plaisir et de profiter de chaque moment. Je suis une solitaire, alors quand je me retrouve seule avec moi-même, c’est une façon de prendre soin de moi et de me ressourcer, ce que je peux faire tout autant en allant au théâtre avec mes gars, en passant du temps entre amis ou en planifiant une belle soirée avec mon amoureux.» Depuis plus de 20 ans, elle partage sa vie avec Patrick, avec qui elle forme une très belle équipe. Amoureux et heureux, ils partagent une grande passion pour l’art et la création. «En couple, j’ai longtemps eu le syndrome de la sauveuse. Avec Patrick, on est complètement ailleurs. C’est un homme solide sur qui je peux compter, et vice-versa. Il est directeur technique à l’Opéra de Montréal. On est dans le même univers artistique, donc on se comprend. C’est une belle force pour nous. En fait, on se complète à merveille. Je suis plus “soleil”, lui est plus taciturne. Je suis très instinctive, lui plus dans l’analyse. Alors, quand je m’inquiète, il est très rassurant. Dès le départ, notre union était douce et simple, et elle l’est encore. Notre vie ensemble est précieuse. Je sens qu’on a encore plein de beaux projets devant nous.» Merci, Catherine, pour cet échange rafraîchissant. On te souhaite beaucoup de succès dans tout ce qui s’en vient pour toi!

Marco Lachance, présentée les mercredis à 20 h, à Noovo, dès le 11 septembre. L’ultime saison de C’est comme ça que je t’aime, le mercredi à 21 h, à Radio-Canada, dès le 11 septembre. Pour tout savoir sur la pièce Le père, on consulte leperelapiece.ca, et pour les romans Folle école, on consulte son libraire!

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