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L'article provient de TVA Sports
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Catherine Parenteau, star du pickleball: la vie inespérée d’une vedette québécoise encore méconnue ici

La Québécoise Catherine Parenteau lors d’un tournoi du PPA Tour, en mai 2025.
La Québécoise Catherine Parenteau lors d’un tournoi du PPA Tour, en mai 2025. Photo fournie par Catherine Parenteau
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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2025-07-19T04:00:00Z
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Les parents de Catherine Parenteau étaient sceptiques quand elle leur a annoncé qu’elle souhaitait s’adonner au pickleball à temps plein. On les comprend: c’était il y a 10 ans et, même aux États-Unis, où la jeune femme de Repentigny était établie pour ses études universitaires en psychologie, le sport ne jouissait pas encore de l’immense popularité dont il profite présentement. Imaginez au Québec...

Une décennie plus tard, Parenteau est une joueuse de pickleball professionnelle qui gagne sa vie de façon «confortable» grâce à son sport. Son père et sa mère – à l’instar de son petit frère – se sont aussi convertis à la raquette rectangulaire et à la balle trouée.

Jamais la Québécoise, qui est aujourd’hui âgée de 30 ans, n’aurait pu s’imaginer un tel scénario quand elle a commencé à offrir des cliniques de pickleball à temps plein, en 2015, avec celle qui est désormais sa femme. 

Photo fournie par Catherine Parenteau
Photo fournie par Catherine Parenteau

«Je n’aurais jamais pu penser que j’allais devenir une joueuse de pickleball professionnelle, sourit la sympathique et pétillante Parenteau, en visioconférence avec Le Journal depuis Miami, où elle est installée. Mes parents, eux, me demandaient pourquoi je n’allais pas plutôt chercher ma maîtrise dans mon domaine.»

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Et toute une joueuse, en plus! Parenteau est l’une des têtes d’affiche du PPA Tour depuis ses débuts, il y a environ trois ans. Elle est l’une des huit premières femmes à s’être jointes au grand circuit de pickleball, qui présente aujourd’hui 25 tournois par année, diffusés sur ESPN.

La deuxième plus décorée

Cette semaine, la Québécoise pointait au septième rang en simple, au deuxième en double féminin et au quatrième en double mixte. Au fil des trois dernières années, elle a récolté 53 médailles d’or, ce qui en fait la deuxième joueuse la plus décorée dans l’histoire du circuit. 

Photo fournie par Catherine Parenteau
Photo fournie par Catherine Parenteau

Comme d’autres athlètes de pickleball avant - et après – elle, le dada de Catherine, c’était autrefois le tennis. Elle a été l’une des meilleures de son âge au Canada, mais n’avait pas nécessairement le talent pour passer chez les professionnelles. Une sérieuse blessure a aussi coupé court à ses ambitions, et c’est à sa cinquième année dans la NCAA qu’elle a commencé à jouer au pickleball.

D’abord pour le plaisir, avec des amis, mais surtout avec des adeptes beaucoup plus âgés qu’elle. «C’était dur de trouver des gens avec qui jouer, alors c’était principalement contre du monde de plus de 50 ans», se souvient-elle. 

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Des cliniques à 24 tournois par année

À l’époque, Parenteau résidait dans le Michigan. Le week-end, elle faisait 45 min de voiture pour disputer des tournois. En simple, c’était principalement contre des hommes, parce que peu de femmes jouaient.

«Je n’avais pas de pression, raconte-t-elle. Et je me suis beaucoup améliorée en jouant contre des gars.»

Ensuite sont venues les fameuses cliniques de tennis. C’est devenu son travail à temps plein, «de 8 h à 17 h». «On faisait de l’argent parce qu’il y avait peu de gens qui en offraient, se remémore-t-elle. En plus, les gens commençaient à vouloir jouer de plus en plus, et ils savaient que j’avais commencé à disputer des tournois, alors ça les attirait.»

Photo fournie par Catherine Parenteau
Photo fournie par Catherine Parenteau

Parenteau adorait ça. Quand elle allait disputer l’un des trois tournois d’importance disputés aux États-Unis avant la création du PPA Tour, sa conjointe et elle restaient une journée de plus pour en offrir une afin de couvrir les frais de déplacement.

Un podium ne rapportait à peu près rien, c’est-à-dire environ 500$ US, un montant nettement insuffisant pour payer le vol vers la Californie et l’hôtel, par exemple. 

Les yeux qui s’illuminent toujours

Aujourd'hui, entre les 24 tournois qu'elle dispute aux quatre coins des États-Unis, elle n'a plus de temps. Ses conseils, elle les offre sur Instagram et par l'entremise de sa chaîne YouTube

Être une athlète de pickleball de ce niveau, c’est du sérieux. Après les tournois, la récupération occupe beaucoup de son temps. Et les montants offerts par le PPA Tour lui permettent de gagner sa vie.

Mais le pickleball, elle adore encore ça malgré cet horaire du temps chargé. Ses yeux s’illuminent quand elle en parle.

Catherine Parenteau est une passionnée et, même si aujourd’hui ses succès lui permettent d’avoir des commanditaires de renom, dont Skechers et la marque spécialisée en pickleball Selkirk, la Québécoise n’a jamais oublié ce qui rend son sport si populaire. La Fédération québécoise de pickleball comptera plus de 18 000 membres à la fin de cette année. Ils étaient 2500... en 2022. 

On compte aussi environ 50 000 joueurs qui ne sont pas membres de la Fédération. 

Aux États-Unis, il est estimé que 19,8 millions d'adeptes y ont joué l'an dernier.

«Je pourrais jouer avec mon grand-père de 80 ans et on pourrait avoir un échange. Ce ne serait pas possible au tennis, par exemple», illustre-t-elle.

On imagine qu’avec tous les titres qu’a remportés Parenteau, il faudrait quand même qu’elle laisse une petite chance à grand-papa!  

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