Casser la gueule d’Elon Musk!


Sophie Durocher
Oui, c’est bien Elon Musk qui se fait casser la gueule sur l’affiche qui illustre cette chronique. Quand j’ai vu l’illustration officielle du Festival international Présence autochtone, j’ai éclaté de rire.
À l’arrière, on aperçoit Donald Trump déguisé en Incroyable Hulk, avec des vêtements déchirés, mais il est rouge au lieu d’être vert. À l’avant-plan, Musk est habillé en costume brun, comme un fasciste, avec un brassard à l’effigie d’un tas de caca. Et l’homme qui lui met son poing sur la gueule, c’est un Autochtone, vêtu d’un costume de style Capitaine America.
C’est ça, la réconciliation? Un Autochtone qui cri**e une volée à un homme blanc?
Ses couleurs de guerre?
Le Festival international Présence autochtone aura lieu à Montréal et à Kahnawake du 5 au 14 août.
Si vous trouvez l’affiche ridicule et grotesque, attendez de lire sa description sur le site du festival.
«La figure super-héroïque du Capitaine Assi Nukum – aussi nommé Captain Turtle Island – annonce le triomphe inéluctable de l’esprit immémorial qui a façonné les cultures et les civilisations des premiers peuples d’Amérique et la déconfiture prochaine des barbares Maga Lords».
Et pourquoi voit-on Musk et Trump sur cette affiche pour un festival qui se déroule à Montréal, au Québec? «Un ver maléfique leur ayant bouffé le cerveau, de cupides malfaiteurs se sont transformés en Maga Lords et ont entrepris de prendre le contrôle du continent. Attention: à quoi reconnaît-on un Maga Lord? Souvent, un liquide brunâtre s’exfiltre de leur boîte crânienne en coulée nauséabonde; c’est là le résidu de ce qui avait été autrefois un cerveau humain, qui est éjecté par le ver destructeur de neurones.»
On pourrait penser que, sur leur site, les organisateurs du festival font dans la caricature, l’humour, le second degré, la bande dessinée. Mais quand j’ai reçu le communiqué officiel de l’événement, j’ai retrouvé le même vocabulaire débile.
«Avec une superbe illustration, réalisée par Chippewar, artiste de la nation Deshkaan Ziibing Anishinaabeg, le FIPA annonce ses couleurs de guerre. Triompheront bientôt les valeurs ancestrales des peuples autochtones des Amériques sur les forces maléfiques de la haine et de la destruction.»
Et ce n’est pas tout! Le festival «sera un joyeux rendez-vous des forces de la vie qui se revigorent au fur et à mesure de la piteuse déconfiture de l’ubuesque mouvement MAGA».
Ils en fument du bon, au FIPA.
Méchant pow pow
L’artiste qui a créé l’affiche officielle du festival est décrit ainsi: «Jay crée des œuvres d’art sous le nom de Chippewar, qui représente la relation hostile que les peuples autochtones du Canada entretiennent avec le gouvernement de la terre qu’ils habitent depuis son arrivée».
Une relation hostile? Mais, si les gouvernements sont si horribles que ça, pouvez-vous m’expliquer pourquoi le festival est financé par 1) le gouvernement du Canada, 2) le gouvernement du Québec, 3) l’administration municipale de la Ville de Montréal et même 4) Tourisme Montréal?