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L'article provient de Bureau d'enquête

[CARTE] Les soldats canadiens se préparent à la guerre contre la Russie en Lettonie

Les clés pour comprendre l’environnement géopolitique hautement stratégique dans lequel travaillent les Forces armées canadiennes

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Photo portrait de Anne Caroline Desplanques

Anne Caroline Desplanques

2025-02-07T16:30:00Z
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Notre armée est-elle aussi faible que Donald Trump le laisse entendre? Le président américain reproche au Canada de ne pas investir suffisamment sur le plan militaire. Pendant ce temps, l’essentiel du matériel et des soldats aptes au combat des Forces armées canadiennes sont postés aux portes de la Russie, en Lettonie. Notre Bureau d'enquête s'est penché sur notre engagement dans ce pays afin de faire le point sur l'état de nos troupes.


Le seul pays au monde où on trouve encore des soldats canadiens en nombre est un tout petit État coincé entre la mer Baltique et la Russie, la Lettonie, où nos soldats dirigent une mission de l’OTAN, dont l’objectif est d’empêcher une invasion russe comme celle qui dure depuis maintenant trois ans en Ukraine. Voici quelques clés pour comprendre l’environnement géopolitique hautement stratégique dans lequel ils travaillent.

 

1. Frontière entre la Lettonie et la Russie

Exercice Resolute Warrior non loin de la frontière russe en Lettonie le 14 novembre 2024.
Exercice Resolute Warrior non loin de la frontière russe en Lettonie le 14 novembre 2024. Photo fournie par les Forces armées canadiennes

La Lettonie partage une frontière de 214 km avec la Russie. Ex-république soviétique, on y trouve encore une forte population russophone: un tiers des habitants. Certains sont lettons, mais d’autres sont russes. Depuis l’invasion russe en Ukraine, Riga s’inquiète qu’ils deviennent l’ennemi intérieur à la solde de Moscou et veut expulser ceux qui échouent à un test de langue lettonne.

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2. Mer baltique

HMCS Shawinigan, qui fait partie du 1er Groupe permanent de lutte contre les mines de l’OTAN, affronte la houle en mer Baltique durant l’opération Reassurance le 2 août 2023.
HMCS Shawinigan, qui fait partie du 1er Groupe permanent de lutte contre les mines de l’OTAN, affronte la houle en mer Baltique durant l’opération Reassurance le 2 août 2023. Photo fournie par les Forces armées canadiennes

La mer Baltique est une zone stratégique sous haute tension. Autrefois contrôlée par la Russie, elle est maintenant bordée de huit États membres de l’OTAN et est essentielle au ravitaillement des troupes stationnées dans les pays baltes, mais aussi pour l’acheminement de l’aide à l’Ukraine. Ces derniers mois, plusieurs câbles sous-marins de télécommunication et d'alimentation électrique y ont été endommagés. Dirigeants européens et experts soupçonnent des actes de sabotage russes.

3. Kaliningrad et Saint-Pétersbourg, l’encerclement

Des artilleurs canadiens tirent des obus avec un canon d’artillerie M777 Howitzer lors de l’exercice Annihilating Thunder le 2 novembre 2024 au camp Adazi, en Lettonie.
Des artilleurs canadiens tirent des obus avec un canon d’artillerie M777 Howitzer lors de l’exercice Annihilating Thunder le 2 novembre 2024 au camp Adazi, en Lettonie. Photo fournie par les Forces armées canadiennes

La Russie maintient un arsenal de défense aérienne dense et puissant au nord des États baltes, à Saint-Pétersbourg, et au sud, dans son enclave de Kaliningrad, où elle a aussi massé des missiles de défense côtière. Ces armes constituent une menace sérieuse pour les Baltes, les Finlandais et les Polonais. Elles pourraient aussi servir à empêcher les activités commerciales maritimes en mer Baltique.

4. Adazi

Le colonel Cédric Aspirault, originaire de Gaspé et commandant de la brigade multinationale de l’OTAN en Lettonie, donne des ordres lors de l’exercice Resolute Warrior à la base d’Adazi le 5 novembre 2024.
Le colonel Cédric Aspirault, originaire de Gaspé et commandant de la brigade multinationale de l’OTAN en Lettonie, donne des ordres lors de l’exercice Resolute Warrior à la base d’Adazi le 5 novembre 2024. Photo fournie par les Forces armées canadiennes

Les militaires canadiens sont basés au camp Adazi situé à 20 km à l’est de la capitale lettonne, Riga. Ils y vivent et y mènent la plupart de leurs exercices en cohabitation avec des soldats de la Lettonie et de 12 autres pays: l’Albanie, la République tchèque, le Danemark, l’Islande, l’Italie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne et la Suède.

5. L’OTAN masse des troupes sur le front est

Le bataillon d’infanterie mécanisé suédois arrive en Lettonie pour se joindre à la brigade multinationale de l’OTAN dirigée par le Canada, le 18 janvier 2025.
Le bataillon d’infanterie mécanisé suédois arrive en Lettonie pour se joindre à la brigade multinationale de l’OTAN dirigée par le Canada, le 18 janvier 2025. Photo fournie par les Forces armées suédoises

En 2017, l’OTAN a créé quatre groupes tactiques dans la région pour dissuader la Russie d’y avancer. Le Canada, qui dirige celui de la Lettonie, est le moins puissant des pays-cadres: nous sommes la 28e puissance militaire mondiale, selon le classement Global Fire Power. Les États-Unis (première puissance mondiale) dirigent celui de la Pologne, le Royaume-Uni (sixième) celui de l’Estonie, et l’Allemagne (quatorzième) celui de la Lituanie.

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