Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, émeut à «Tout le monde en parle»

Caroline G. Murphy (Le Sac de Chips)
Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, principale victime des viols de Mazan, était sur le plateau de Tout le monde en parle dimanche, et plusieurs de ses réponses ont bouleversé les téléspectateurs québécois.
Celle qui témoigne de l’horreur vécue par la mère et sa famille dans le livre Pour que l’on se souvienne s’est ouverte sur plusieurs moments difficiles de sa vie et d’un des procès les plus médiatisés au monde.
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Voici d’abord quelques moments forts de l’entretien:
«C’était le 2 novembre 2020. On est en pleine période COVID, en plein lockdown. Je travaille à domicile. Ma mère m’appelle à 20h25. Je me souviendrai tout le temps de ce moment-là. Elle va m’appeler pour m’apprendre cette déflagration.»

«À ce moment-là, c’est une faille qui s’ouvre. Jamais on a eu un signe avant-coureur de la déviance ou du degré de perversité de notre père, et en tant qu’enfant, c’est toutes nos fondations qui s’écroulent.»
«On était très anxieux à l’égard de sa santé, on voyait qu’elle se dégradait. Elle avait des absences, des trous noirs, une perte de poids qui ne s’expliquait pas, une perte de cheveux... mais il faut comprendre qu’on était tous sous une forme d’emprise émotionnelle. C’était un schéma qui était très bien rodé. On ne pouvait pas imaginer l’inimaginable...»
«C’était invraisemblable et puis surtout, je vais vous dire, avant de découvrir la face cachée de mon géniteur, car je ne l’appelle plus mon père, jamais je n’ai vu mon père dévisager une femme, ou surpris en train de regarder un film pornographique, ou avoir des propos salaces à l’égard des femmes, jamais, jamais. Donc on n’a rien vu. Pour la simple et bonne raison que le mode opératoire faisait qu’elle n’a aucun souvenir.»
«Ce qu’on ne savait pas, en fait, c’est que le loup était dans la bergerie.»
«Ça aurait pu être dramatique. Parce que si ça ne s’arrêtait pas en novembre 2020, on enterrait notre mère en 2021, ça, pour sûr. Son cœur, son corps n’auraient pas tenu, compte tenu des dosages qu’il lui administrait.»

À propos de la découverte des photos d’elle nue détenues par son géniteur: «C’est la pire des trahisons qu’une femme peut ressentir. Quand elle découvre que son propre père a porté un regard incestueux sur sa fille. C’est inimaginable parce que c’est le monde qui s’écroule. Je découvre que je ne connais pas celui qui m’a élevée. C’est toute une partie de mon enfance qui s’écroule, une partie de ma vie qui s’en va. Je vis une fissure à l’intérieur.»
À propos de sa mère, qui ne semble pas croire que sa fille ait également été victime: «Je crois que c’est un mécanisme de défense et d’autoprotection. Ma mère a aujourd’hui 72 ans. C’est trop pour elle. C’est trop de se dire que, pour elle, elle n’a pas su voir, mais pour ses enfants et ses petits-enfants... c’est trop. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas, c’est qu’elle ne peut pas. C’est tellement surréaliste... elle ne peut pas s’occuper de nous.»
«Ce qui m’a le plus choquée [durant le procès des co-accusés], c’est de voir des gens de 20, 30, 40 années refuser d’admettre qu’ils avaient violé ma mère. Puisque mon père avait donné le consentement... je me disais: “Wow, on en est là...”»
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Voici quelques commentaires de téléspectateurs après cette entrevue:




L’entrevue complète est disponible ici.