Carney négociera avec Trump: «Le Canada est dans le rôle du petit de 110 livres à côté d’un sumo de 420 livres»

Lors de sa rencontre de mardi avec Donald Trump, Mark Carney aura la lourde tâche de négocier avec les États-Unis dans un rapport de force qui est loin de lui être favorable, ce qui aura nécessairement un impact sur l’accord qu’il pourrait être en mesure de signer, selon Mathieu Bock-Côté.

• À lire aussi: Mark Carney à Washington: «J’imagine qu’il veut un accord commercial», dit Donald Trump

• À lire aussi: Rencontre avec Trump: «Monsieur Carney n’a pas le choix d’arriver avec une fermeté sans bornes»

Le chroniqueur a affirmé à l’émission La Joute, lundi, que le Canada devra nécessairement faire des concessions s’il veut parvenir à s’entendre avec Donald Trump.

«Quelqu’un qui fait 110 livres ne négocie pas d’égal à égal avec un sumo. La vie est ainsi faite», affirme-t-il. «Le Canada est dans le rôle du petit de 110 livres à côté du sumo de 420 livres. On n’y peut rien. On peut ensuite faire des bravades patriotiques canadiennes pour dire qu’on ne se laissera pas avoir, mais le fait est que le rapport de force n’est pas de cette nature.»

Cependant, il est d’avis que Donald Trump a une façon de procéder qui est déjà connue.

«Le président américain, on peut penser qu’il est fou, [que] ce n’est pas le type le plus équilibré de la planète, mais il y a quand même une ligne directrice chez lui. Il veut réindustrialiser à marche rapide les États-Unis», mentionne-t-il. «Il dit qu’il y aura une marge de transition difficile, mais qu’il faut créer, par des politiques tarifaires, un retour de l’investissement vers les États-Unis.»

Par conséquent, selon lui, les attentes au Canada doivent être tempérées.

«Comment le Canada peut dire là-dedans qu’il veut retrouver une entente qui dit que ce n’est pas le libre-échange d’hier, mais que ce ne sera pas les tarifs asphyxiants qu’on veut nous imposer?» demande-t-il. «Je pense que c’est ça qu’on peut espérer raisonnablement, même s’il n’y aura pas de flattage de drapeau patriotique avec ça.»

Voyez l’analyse complète dans la vidéo ci-dessus.