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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Carney ne craint pas le mot en «A»

Le prochain budget sera sous le signe de l’austérité

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Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-09-04T04:00:00Z
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TORONTO  |  Après le spectacle en son et lumière de Justin Trudeau, la rigueur et la sobriété.

Quatre mois après avoir été élu, le gouvernement Carney tente d’établir sa marque de commerce, visiblement plus conservatrice que celle de son prédécesseur.

Justin Trudeau avait choisi des stations balnéaires à grands frais pour réunir son équipe de ministres en début de mandat, il y a dix ans.

Le premier ministre Marc Carney a choisi un hôtel au bord de l’autoroute de Toronto avec des ascenseurs qui ne fonctionnent pas pour préparer sa session parlementaire.
Le premier ministre Marc Carney a choisi un hôtel au bord de l’autoroute de Toronto avec des ascenseurs qui ne fonctionnent pas pour préparer sa session parlementaire. Photo Guillaume St-Pierre

Mark Carney a choisi un hôtel de bord d’autoroute de Toronto avec en prime des ascenseurs en piteux état pour préparer la session parlementaire de l’automne qui s’annonce très occupée, avec la guerre tarifaire et un budget.

Photo Guillaume St-Pierre
Photo Guillaume St-Pierre

Des mots tabous

Le chef libéral a enfermé ses ministres au sous-sol sans grand accès aux médias, une ambiance qui tranche encore une fois avec l’ère Trudeau.

Autre différence majeure : Mark Carney ne semble pas craindre d’utiliser des mots tabous.

D’entrée de jeu, il a lancé le mot en « A », pour « austérité », afin de décrire le prochain budget fédéral qui doit être déposé cet automne.

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« C’est un budget d’austérité et d’investissement en même temps », a-t-il lancé en mêlée de presse avant la retraite de cabinet de ses ministres pour préparer la rentrée parlementaire d’automne. C’est possible, s’il y a une discipline. Il faut avoir une discipline sur les dépenses. »

Peu de politiciens auraient osé prononcer ces mots.

François Legault a passé les derniers mois à essayer de se défaire de cette réputation après des compressions en éducation.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Il reste que Mark Carney se retrouve devant un beau casse-tête.

Au menu des prochains mois : trouver des milliards pour de grands projets d’infrastructures, augmenter de manière vertigineuse les dépenses en défense et bâtir des logements, tout en faisant preuve de rigueur budgétaire en sabrant quelque 25 G$ sur trois ans dans la fonction publique.

Épreuve de la réalité

Pendant des mois, Mark Carney a vogué sur l’effet Trump. Or, les Canadiens s’intéressent maintenant plus au coût de la vie et du logement qu’à Donald Trump et ses tarifs, selon le sondeur Jean-Marc Léger, qui a été invité à présenter les résultats de ses recherches devant le cabinet libéral.

Bref, les Canadiens sont remis du choc des insultes de Trump et ils veulent savoir s’ils en auront plus dans leurs poches dans ce nouveau contexte économique mondial.

Après tout, c’est ce que Mark Carney, le grand banquier, leur a promis.

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