Carney domine sur tous les plans au Québec et redonne son lustre à la marque libérale

OTTAWA | Les Québécois ne regrettent rien, comme le chantait Édith Piaf. Deux mois après les élections fédérales, Mark Carney marche sur l’eau.

Le taux d’approbation du premier ministre atteint au Québec près de 60%.

Sous sa gouverne, le Parti libéral caracole en tête, avec 44% des intentions de vote, loin devant les conservateurs et le Bloc Québécois.

Et en ce qui concerne celui qui ferait le meilleur premier ministre, Mark Carney éclipse la compétition, selon un tout nouveau sondage Léger.

La lune de miel entre les Québécois et le chef libéral est pour le moins intense. Le baromètre des personnalités, que Le Journal publiera demain, en témoignera encore davantage.

Unité nationale

La popularité du premier ministre néophyte redonne son lustre à la marque libérale, qui était usée à la corde sous Justin Trudeau.

Le PLQ de Pablo Rodriguez lui doit en partie sa remontée spectaculaire dans les intentions de vote au Québec.

En Alberta, plusieurs prédisaient une crise d’unité nationale si les libéraux l’emportaient. Mais jusqu’à présent, c’est plutôt l’inverse qui se produit.

Les forces séparatistes dans la province de l’Ouest sont plutôt au neutre, comme l’indiquent les résultats d’une élection provinciale partielle qui s’est tenue lundi.

Le parti républicain de l’Alberta (Republican Party of Alberta) a échoué à un important test en terminant troisième dans un de ses terreaux les plus fertiles, une région rurale au nord de Calgary.

Pour l’instant, les Québécois et les Canadiens sont d’accord, en théorie, avec les décisions de l’hyperactif premier ministre.

Mais en politique, c’est souvent l’exécution qui coule le capitaine du navire.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Du doigté

Prenons la fameuse loi passée sous bâillon sur les grands projets nationaux. Les trois quarts des Canadiens sont en faveur du principe du traitement en accéléré, selon un autre sondage, celui-là de la firme Angus Reid.

Mais ces grands projets ne sont pas encore sur la table, et on peut déjà apercevoir des lumières jaunes s’allumer.

Près de 50% des Canadiens s’opposent à ce que les règles environnementales soient court-circuitées, comme le prévoit la loi fédérale.

Et sans surprise, plus de 40% des Québécois refusent qu’Ottawa contourne les lois provinciales.

Les débats sur ces grands projets nationaux, comme des ports, des mines, des lignes d’hydro ou encore des pipelines, ne font que commencer, et ils risquent d’être épineux.

Pour l’instant, tout le monde applaudit la hausse des dépenses militaires. Mais l’histoire a démontré que nous ne sommes pas à l’abri de scandales de dépassements de coûts et d’approvisionnement.

Bref, tout nouveau tout beau, pour Mark Carney. Le grand banquier mondialement reconnu devra démontrer qu’il a le doigté pour mettre en route de coûteux projets qui peuvent prendre des années à aboutir et exiger un très large consensus difficile à atteindre.