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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Carney 1–Trump 0

Photo d’archives AFP
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Photo portrait de Yasmine Abdelfadel

Yasmine Abdelfadel

2025-05-07T04:00:00Z
2025-05-07T04:05:00Z
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Le premier ministre Mark Carney a passé l’épreuve ultime de tout chef d’État nord-américain: survivre à une rencontre avec Donald Trump dans le Bureau ovale sans être humilié, avalé tout rond ou transformé en figurant dans un one-man-show présidentiel.

Et non seulement Carney a survécu, mais il a gagné.

Épreuve du feu

Ce qui, autrefois, était un exercice courtois entre voisins s’est transformé, sous l’ère Trump, en un combat d’ego, un test de loyauté et une épreuve de théâtre. Parlez-en à Volodymyr Zelensky, déjà pris en otage dans un script trumpien absurde où tout devient transaction. Carney, lui, a refusé le rôle de figurant.

Face à un Trump qui a remis sur la table ses fantasmes d’annexion du Canada, parlant de frontières «artificielles» et de 51e État, le premier ministre n’a pas flanché. Pas de sourire gêné, pas de pirouette diplomatique. Juste une réponse limpide, classe et ferme: «Le Canada n’est pas à vendre.» Mieux encore, il a comparé notre pays au palais de Buckingham. Inestimable. Indivisible. Intouchable.

Trump, fidèle à lui-même, a fait du Trump: tarifs, menaces, insinuations. Mais il a aussi – et c’est là toute la victoire de Carney – montré des signes rares de retenue. Il a reconnu que «ça prend deux personnes pour danser», admettant, à sa manière, que les rêves d’annexion se brisent sur le roc du refus canadien. Il a même osé complimenter Carney pour sa victoire électorale. Du jamais-vu.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Un bon début

Bien sûr, les pommes de discorde n’ont pas disparu. Trump n’a pas enterré ses politiques tarifaires. Les menaces économiques planent toujours. Mais Carney a tenu tête. Sans perdre son calme. Sans tomber dans la provocation. Il a offert une image rare: celle d’un leader canadien capable de défendre notre souveraineté sans tomber dans l’hystérie ou l’humiliation.

Ce n’est pas tous les jours qu’un premier ministre canadien entre dans le théâtre de Trump et en ressort non seulement debout, mais grandi.

Et rien que pour ça, chapeau.

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