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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Carnage à Lewiston: 18 morts et 13 blessés selon les autorités

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Agence France-Presse

2023-10-26T15:01:56Z
2023-10-26T21:21:18Z
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Les autorités américaines mènent jeudi une gigantesque traque dans le nord-est des États-Unis pour retrouver l'auteur d'une tuerie la veille ayant fait au moins 18 morts, la pire cette année dans le pays.

• À lire aussi: Lewiston: le gérant du bar a tenté d’arrêter le tueur avec un couteau

• À lire aussi: «De la folie au nom de la liberté», l’auteur Stephen King, résident du Maine, réagit à la tuerie

Les tirs ont eu lieu mercredi en début de soirée dans une salle de quilles et un bar-restaurant de Lewiston, deuxième plus grande ville du Maine, État rural et boisé de la côte est américaine.

«Je suis profondément attristée de vous annoncer que 18 personnes ont perdu la vie et 13 ont été blessées dans les attaques la nuit dernière», a déclaré Janet Mills, la gouverneure de l'État, affirmant: «C'est un jour noir pour le Maine».

À Lewiston, ville de plus de 36 000 habitants, les écoles sont fermées jeudi, des barrages routiers sont installés, des policiers en tenue kaki sont dans les rues. Des centaines d'entre eux sont déployés dans la zone de recherche.

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Le tireur présumé a été identifié comme Robert Card, 40 ans, et la police a diffusé sa photo.

AFP
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Les habitants ont reçu pour instruction de rester confinés, face à la menace représentée par cet homme «armé et dangereux» et toujours en fuite, selon les autorités.

Robert Card est un réserviste de l'armée chargé de l'approvisionnement en carburant, a fait savoir le Pentagone. Une photo des autorités montre un homme vêtu d'un haut marron et d'un pantalon bleu foncé, entrant dans une salle de quilles, fusil de type semi-automatique à l'épaule.

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  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin qui est sur place via QUB radio :

«Tragique et insensé»

Sept personnes, une femme et six hommes, ont perdu la vie au bowling, huit dans un restaurant à une douzaine de minutes de là, et enfin trois à l'hôpital, a détaillé la police.

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Des témoins présents à la salle de quilles «Just-In-Time recreation» ont raconté à ABC comment des clients se sont cachés sous les tables et dans les machines au bout des pistes.

«J'étais couchée au-dessus de ma fille, ma mère était couchée au-dessus de moi», a décrit Riley Dumont, expliquant comment son père, policier à la retraite, a renversé une table devant eux pour offrir un abri à des enfants.

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Joe Biden a déploré un acte «tragique et insensé» et ordonné la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments fédéraux.

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Le président américain, tenu informé, s'était éclipsé d'un dîner d'État en l'honneur du premier ministre australien pour joindre les responsables locaux et leur offrir tout le soutien fédéral nécessaire.

«Une nouvelle fois, notre nation est en deuil», a-t-il déploré dans un communiqué, appelant le Congrès à adopter «une interdiction des armes d'assaut» - énième appel du genre du démocrate malgré une majorité introuvable depuis des décennies pour un tel changement de législation.

«Folie»

La tuerie de mercredi est la pire aux États-Unis depuis celle de l'école d'Uvalde au Texas, où un tireur avait abattu 19 enfants et deux enseignantes en mai 2022.

Le pays paie un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.

Les États-Unis comptent davantage d'armes individuelles que d'habitants. Un adulte sur trois possède au moins une arme et près d'un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.

Hors suicides, plus de 15 000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l'année dans le pays, et l'attaque de mercredi est la plus meurtrière enregistrée sur la période, selon l'association Gun Violence Archive (GVA).

L'auteur Stephen King, qui habite dans le Maine où se déroule l'intrigue de plusieurs de ses romans, a dénoncé jeudi l'absence de réglementation autour des armes à feu. «C'est une folie au nom de la liberté», a clamé le maître de l'épouvante.

Selon l'association Everytown, militant pour la limitation des armes individuelles, le Maine et ses 1,4 million d'habitants comptent «très peu de lois fondamentales en matière de sécurité des armes à feu».

Mais il s'agit d'un des États avec le taux d'homicide par habitant le plus faible.

Les 18 morts de mercredi représentent, toujours selon Everytown, davantage que la moyenne annuelle d'homicides dans le Maine.

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