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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Carence au sein du leadership démocrate: Barack Obama de retour malgré lui

L'ex-président américain Barack Obama
L'ex-président américain Barack Obama Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2025-10-15T15:30:00Z
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Si les anciens présidents s’impliquent à l’occasion dans les campagnes présidentielles, ils gardent la plupart du temps leurs distances par rapport à la gestion quotidienne des affaires de l’État.

Après deux mandats, Barack Obama se promettait bien de faire la même chose.

Pourtant, pour peu que vous suiviez les médias, on retrouve régulièrement son nom dans les manchettes.

Un vide à combler

Alors qu’Obama était beaucoup plus discret pendant le premier mandat de Trump, la fréquence de ses interventions doit être perçue comme un aveu de faiblesse du Parti démocrate.

Oui, le premier président noir de l’histoire est le représentant de son parti le plus populaire, mais il ne dispose d’aucun pouvoir réel.

Bien que plus de la moitié de la population voterait pour lui (sondage du début octobre), son autorité n’est que morale.

Pendant qu’on s’obstine encore sur la meilleure orientation à adopter avant les élections de mi-mandat, c’est Obama qui assure le «service à la clientèle». Ce n’est ni souhaitable ni normal.

On nous lance régulièrement que le parti a beaucoup de profondeur, qu’on a l’embarras du choix, mais cette relève talentueuse est divisée et on tarde à compléter la transition entre deux générations de leadership.

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Un thème crucial: la démocratie

Non seulement Obama a constaté la division entre les leaders, mais il a été interpellé par une dérive qui se déroule plus rapidement qu’on l’anticipait.

Récemment, il a lancé un message fort aux dirigeants de grandes compagnies et de prestigieux cabinets d’avocats qui s’agenouillent devant l’administration Trump.

Il n’est pas dupe et sait bien qu’on le fait pour éviter de perdre de grosses sommes d’argent, mais c’est justement ce qu’il veut faire ressortir. La liberté d’expression et la démocratie ont un prix et il faut accepter de le payer.

Il en a même rajouté en leur lançant qu’il ne leur demandait quand même pas d’être Nelson Mandela et de risquer des années d’emprisonnement, mais simplement de résister à l’intimidation.

Obama a également joint sa voix à celle du gouverneur Gavin Newsom pour inciter les électeurs de la Californie à appuyer le redécoupage de la carte électorale.

L’initiative YES on Prop 50 (proposition 50) est la réponse au redécoupage électoral partisan du Texas pour augmenter le nombre de sièges républicains à la chambre.

Si on condamne habituellement cette pratique (gerrymandering), cette fois Obama y voit une question de survie.

Qu’on ne s’y trompe pas, les interventions du 44e président sont légitimes. La dérive autoritaire est évidente et je m’inquiète pour l’intégrité du processus électoral.

Ce que je déplore, c’est le peu de leadership au sein d’une formation politique qui devrait, face à l’urgence d’agir, former un bloc uni.

Il y a des limites à l’influence d’un ancien président charismatique dont les talents d’orateur ne peuvent se substituer aux actions de ceux qui sont dans l’arène.

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