Capitales: la retraite pour Marc-Antoine Lebreux et Anthony Quirion


Richard Boutin
SCHAUMBERG, Illinois — Si remporter un championnat comporte toujours son lot d’émotions, le quatrième sacre consécutif des Capitales de Québec avait une saveur très particulière pour Marc-Antoine Lebreux et Anthony Quirion, qui ont disputé leur dernier match en carrière dimanche sur la pelouse du Wintrust Field.
Les deux Québécois ont confirmé que le moment de la retraite était venu et qu’ils ne seront pas de retour l’an prochain. «Il y a beaucoup d’émotion, et c’est pourquoi j’ai pleuré après notre victoire, a exprimé Lebreux sur le terrain après la victoire. Je voulais terminer en gagnant. Je ne pourrais pas demander mieux. On a eu de bonnes équipes dans le passé, mais c’est le meilleur groupe auquel j’ai été associé au cours de ma carrière.»
Lebreux souhaite terminer sa formation comme expert en sinistre. «Le baseball va me manquer parce que c’est la seule chose que je connais depuis l’âge de 21 ans, mais le temps est venu de passer à autre chose, a-t-il résumé. Je vais avoir 27 ans la saison prochaine et je n’ai pas le choix de penser à moi. Tout le monde [lui et sa copine] est prêt. Je n’ai pas de regrets. J’ai gagné quatre championnats et personne ne pourra me les enlever.»
«Un championnat très spécial»
Après avoir parlé avec ses parents au téléphone — qui ont été présents tout au long de son parcours et avec qui il voulait partager ces moments d’allégresse, comme il l’avait aussi fait l’an dernier après le sacre contre Washington —, Quirion était encore très touché. «Parce que c’est mon dernier match, c’était très émotif et très spécial, a souligné celui qui avait joué les héros l’an dernier dans le dernier match de la finale face aux Wild Things de Washington. Le championnat a une saveur spéciale parce que j’avais une plus grande implication que l’an dernier. Je voulais vivre le moment et non penser qu’il s’agissait de mon dernier match.»

Compte tenu de sa décision, Quirion tenait encore plus à disputer les parties à Schaumburg, malgré sa blessure à la main gauche subie lors de la deuxième rencontre de la finale. «Je ne voulais rien laisser sur la table, a-t-il imagé. Je ne voulais pas terminer ma carrière pour une raison hors de mon contrôle. Je voulais tout donner, et les physiothérapeutes ont bien pris soin de moi.»
Quirion commencera une maîtrise en psychologie du sport à l’Université d’Ottawa. «Je vais avoir un deuil à faire, a-t-il reconnu. Ça va être difficile de dire bye à Québec parce que j’ai tellement aimé mes deux années ici, mais de belles choses s’en viennent pour moi.»
Lebreux part avec quatre bagues de championnat. «Tu ne t’habitues jamais à ces sentiments. Parce qu’on travaille tellement fort pendant cinq mois et qu’on vit des montagnes russes avec nos coéquipiers, qui deviennent comme des frères, c’est tellement gratifiant de gagner.»
Lebreux a senti que ses coéquipiers voulaient gagner pour ceux qui ne seront pas de retour. «Comme ce fut le cas dans le passé quand on voulait gagner pour TJ White et David Glaude, les gars voulaient gagner pour ceux qui quittaient.»
Un gérant heureux pour «deux guerriers»
Si Lebreux et Quirion étaient touchés par les moments qu’ils vivaient, il en est de même du gérant, Patrick Scalabrini. «Ce sont deux guerriers que j’adore, a-t-il confié. Parce que nous avions eu des discussions, je savais qu’il s’agissait de leur dernier match et je souhaitais qu’ils terminent leur carrière sur une note gagnante.»