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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Cannabis: près de 20 % des jeunes en ont déjà consommé à 15 ans

AFP
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Agence QMI

2022-12-18T12:35:00Z
2022-12-19T00:31:04Z
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À l’âge de 15 ans, près de 20 % des adolescents ont déjà consommé du cannabis, et ce pourcentage grimpe à 40 % pour ceux âgés de 17 ans, selon une étude dévoilée jeudi par l’Institut de la Statistique du Québec et menée chez des enfants québécois nés entre 1997 et 1998.

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«Ce sont des données qu’on connaissait déjà malheureusement, l’expérimentation du cannabis dans la période du secondaire est élevée. Habituellement on parlait d’un garçon sur quatre et d’une fille sur cinq», a affirmé le Dr Martin Gignac, chef du département de psychiatrie de Montréal pour enfants, en entrevue à QUB radio.

Ces données concernent cependant une première prise, et non une consommation régulière.

«Si on regarde les gens qui en font une consommation régulière, habituellement les proportions sont beaucoup moindres», a-t-il expliqué, au micro de Marie Monpetit.

L’âge légal pour la consommation de cannabis est pourtant passé de 18 ans à 21 ans.

«C’est toujours préoccupant de savoir que des jeunes vont s’exposer à une substance psychotrope qui, potentiellement, peut avoir des effets durables, parce qu’on sait que, quand on consomme le cannabis tôt, en grande quantité et de façon récurrente, il y a des symptômes qui s’apparentent à de la schizophrénie», a détaillé le médecin.

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Selon lui, la première chose à faire est d’éduquer les jeunes et leur donner plus d’informations, ce que le gouvernement ne fait pas assez.

«Au-delà de la toxicomanie, tout ce qui est de l’apprentissage de la bonne santé mentale, des habitudes de vie associées à une bonne santé mentale, reconnaître ses émotions, comment en parler, comment s’affirmer... C’est sûr qu’il pourrait y avoir des programmes qui seraient enrichis dans les cursus scolaires, a-t-il énuméré. À cet âge-là, les paires deviennent la première source d’information [...]. Il faut éduquer directement les jeunes.»

Le recul de l’âge minimum légal pour consommer du cannabis implique cependant que plus de jeunes doivent se fournir dans la rue.

«Les jeunes qui font l’achat de substances dans la rue n’ont pas accès à la même qualité de produit qui est vendu dans une succursale de la SQDC, donc c’est comme une lame à double tranchant, parce que le message qu’on voulait envoyer aux jeunes [en reculant l’âge minimum], c’est: “ton cerveau est en développement, donc attendre le plus longtemps possible avant de l’exposer à une substance comme celle-là c’est une bonne idée. On a mis 21 ans, mais ça aurait pu être 25 ans», car le cerveau se développe jusqu’à 25 ans, a précisé le spécialiste.

L’enjeu principal, selon M. Gignac, est de s’assurer que la consommation est sécuritaire, bien que ce qu’il faut encourager en priorité, c’est l’abstinence.

«Les jeunes ne devraient pas s’exposer à ça, ceux qui en souffrent, il faut les accompagner», a-t-il ajouté.

L’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ) a été réalisée par l’Institut de la statistique du Québec auprès d’une cohorte de 2120 enfants nés au Québec en 1997-1998.

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