Canadiens: c’est insensé de payer aussi cher nos trios 3 et 4

Jean-Nicolas Blanchet
On ne peut pas empêcher un cœur d’aimer, mais batinse, il faut couper le cordon à un moment donné avec plusieurs joueurs. C’est impensable pour le Canadien de penser avoir une équipe aspirante à quoi que ce soit si tu paies tes trios 3 et 4 deux fois plus cher que les autres clubs.
Oui, le Canadien a été bien meilleur que prévu. Y’a plein de positif.
Mais plusieurs changements s’imposent et la prochaine étape, c’est d’éviter de trop s’amouracher pour certains joueurs, les laisser partir et s’améliorer autrement.
Ça ne date pas d’hier. On s’attache beaucoup à nos joueurs à Montréal quand l’ambiance est bonne. On les adore beaucoup trop pour rien quand ça va bien. Et on les déteste beaucoup trop pour rien quand ça va mal. Là, ça va bien, donc chaque joueur semble être devenu irremplaçable. Même Marc Bergevin semblait être atteint de cette maladie quand c’était le temps de prolonger le contrat de certains joueurs.
J’ai entendu plusieurs partisans expliquer à quel point il fallait garder Christian Dvorak, qui deviendra libre comme l’air. Son prochain contrat risque d’osciller entre 2,5 et 3 M$ par année.
Les fleurs ont été nombreuses pour Joel Armia en raison de son efficacité en désavantage numérique. Non! Il risque de toucher environ 2 M$ par année.
Beaucoup trop d’argent
Imaginons que les trios numéro 3 et 4 soient formés par Evans, Armia, Gallagher, Anderson, Evans et Newhook l’an prochain: cela totalise 22,25 M$ avec les salaires estimés.
On s’entend que ça n’a aucun sens. C’est beaucoup trop. Les trios 3 et 4 des Capitals coûtent 13,5 M$. Pour Vegas, c’est 13,9 M$. Les Jets, c’est 12,4 M$.
Cette année, le Canadien payait 24,5 M$ pour les trios 3 et 4.
Aucune équipe ne peut espérer gagner la Coupe Stanley en donnant autant d’argent à ces joueurs de profondeurs. Et c’est là que le Canadien est rendu. À faire cette transition.
Il faudra qu’Emil Heineman ne soit pas juste capable, mais bon sur une troisième ou une quatrième ligne. Il faudra qu’Owen Beck soit capable de faire la même chose avant longtemps. Ce faisant, la direction aura de l’argent pour améliorer les deux premiers trios.
La preuve
Quand les Panthers ont remporté la Coupe l’an dernier. Ils avaient des supervedettes, certes. Mais le prix à payer, c’était d’avoir plusieurs joueurs de soutien avec des petits salaires: Eetu Luostarinen empochait 1,5 M$, Kevin Stenlundi gagnait 1 M$. Même chose pour Ryan Lomberg et Steven Lorentz.
Les champions de l’année précédente, Vegas, avaient Mike Amadio à 762 500$, Brett Howden à 1,5 M$, William Carrier à 1,4 M$ et Keegan Kolesar à 1,4 M$.
En 2022, quand l’Avalanche a soulevé la Coupe, ils avaient Logan O’Connor et Nico Sturm à 725 000$, Darren Helm et Andrew Cogliano à 1 M$.
La preuve est dans le pouding, c’est assez évident.
Si Dvorak ou Armia veulent accepter des salaires de moins de 2 M$, ça vaut la peine d’être considéré. Sinon, c’est terminé. La direction du CH doit absolument baisser l’impact salarial des 3e et 4e trios.
Ajoutez ces économies à un potentiel rachat du contrat de Patrick Laine et, là, je crois que ce sera fascinant de regarder aller Kent Hughes cet été.