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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

La pluie et la boue s’invitent au campement propalestinien de l’Université McGill

Dame Nature est venue tester la résistance des militants mardi après-midi

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2024-04-30T13:09:21Z
2024-04-30T14:57:33Z
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Le campement propalestinien du campus de l’Université McGill a été transformé en bain de boue par la pluie mardi, ce qui n’empêchera pas ses militants d'affronter un démantèlement imminent par la police.

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Dame Nature est venue en milieu d’après-midi compliquer la vie dans le campement où environ 80 tentes étaient toujours installées sur un terrain gazonné du campus de l’université montréalaise.

Selon Environnement Canada, jusqu'à une vingtaine de millimètres de pluie sont tombés en quelques heures sur la métropole.

«Ça pose un défi pour nous. Il y a beaucoup de flaques d’eau et de boue, mais on arrive au moins à laisser le campement intact», a fait savoir l’organisateur Ali Salman.

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Trempés à l’os

Un appel «d’urgence» pour fournir divers équipements a été lancé par une association étudiante sur les réseaux sociaux pour que le campement passe à travers la pluie.

Sur place, les militants ont installé tant bien que mal des bâches et quelques abris portatifs pour s’agglutiner sous celles-ci, tout en enfilant des ponchos. Le sol à l’intérieur du camp est toutefois devenu un véritable bain de boue, si bien que les organisateurs tentaient de le recouvrir avec des planches de bois et de tapis de caoutchouc pour continuer de s’y déplacer.

Photo Olivier Faucher
Photo Olivier Faucher

M. Salman se disait toutefois confiant que les campeurs étaient prêts à rester et à passer la nuit, peu importe la météo.

«Les conditions dans lesquelles on vit, c’est très minime [sic] par rapport à ce qui se passe en Palestine», a résumé une étudiante qui a passé les trois nuits précédentes au campement. Elle a refusé de donner son nom, comme c’est le cas pour la grande majorité des participants du campement.

Les manifestants semblaient avoir triomphé face à la mauvaise météo en milieu de soirée, alors que la pluie avait cessé.

Photo Olivier Faucher
Photo Olivier Faucher

Des petites tranchées pour drainer l’eau entre les tentes ont été creusées et la vie avait repris à l’intérieur de la zone barricadée où des dizaines de personnes étaient visibles.

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Photo Olivier Faucher
Photo Olivier Faucher

La police absente

Les militants avaient passé le début de la journée à se préparer à un tout autre défi: celui de résister à une intervention imminente des forces policières.

À 17h30, on attendait toujours le dénouement d’une demande d’injonction visant le campement par deux étudiants de l’Université McGill déposée mardi après-midi à la Cour supérieure.

Celle-ci vise à interdire à des regroupements propalestiniens qu’ils accusent d’avoir créé un climat «dangereux, hostile et violent» de manifester à moins de 100 mètres des bâtiments universitaires de McGill.

Écoutez Yves Poirier sur place à McGill et Marvin Rotrand, directeur général de l'organisme Unis contre la haine Canada, discuter du conflit :

En début de matinée, l’administration de l’université montréalaise a également informé ses étudiants qu’elle avait fait appel au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour démanteler le campement qui est érigé depuis maintenant quatre jours.

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L’administration a dit avoir tout tenté, incluant le dialogue avec les manifestants, mais a constaté l’«absence d’une résolution».

«Le but, c’est qu’on protège, qu’on garde nos barricades et qu’on ne laisse pas les policiers entrer», a réagi en matinée Ari Naham, porte-parole de Voix juives indépendantes Concordia, un des organismes qui ont érigé le campement.

Ari Naham, porte-parole de Voix juives indépendantes.
Ari Naham, porte-parole de Voix juives indépendantes. Photo Pierre-Paul Poulin

Or, les heures ont passé sans qu’un seul policier soit visible dans le secteur.

En fin d’après-midi, le SPVM indiquait toujours évaluer ses options, en «préconisant un dénouement pacifique».

Par ailleurs, une photo d’un manifestant portant une ceinture avec des objets que des internautes ont associé à des explosifs a semé l’inquiétude réseaux sociaux au cours des derniers jours, après avoir été entre autres partagé l’homme d’affaires montréalais Mitch Garber.

Après avoir visionné cette image, le SPVM a indiqué au Journal qu’il s’agit plutôt d’une ceinture avec des fumigènes, dont la possession n’est pas illégale.

Pourquoi portent-ils des masques?

La plupart des manifestants impliqués dans le campement portent des masques médicaux, même si ce n’est plus une pratique aussi courante dans la population que durant la pandémie il y a quelques années.

L’organisatrice Ari Naham a expliqué au Journal que cette pratique vise d’abord à se protéger de la COVID, mais aussi à se cacher le visage des caméras.

«Ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise de montrer son identité. Avec la modernité, on peut avec ton visage connaître beaucoup d’informations personnelles sur toi.»

Plusieurs organisations impliquées dans le campement incitent d’ailleurs les participants à protéger leur identité et à porter un masque.

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