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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Campement propalestinien à McGill: les manifestants loin de vouloir partir

La présence policière consistait en deux voitures de police sur la rue Sherbrooke qui surveillaient les étudiants

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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2024-05-03T15:20:00Z
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Les manifestants propalestiniens sont loin de vouloir quitter le terrain de l’université McGill où ils ont monté leur campement il y a sept jours et s’attendent à voir plus de monde rejoindre le mouvement dans les prochains jours.

• À lire aussi: La contre-manifestation pro-Israël se déroule pacifiquement

«Les cours sont finis depuis trois jours à McGill et on voit qu’il y a toujours autant de gens qui viennent protester. On pense qu’il y aura plus de monde pendant la fin de semaine», explique Ali Salman, l’un des porte-parole du campement.

Photo Clara Loiseau
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Bien que le premier ministre ait dit hier que la police devrait intervenir pour démanteler le campement, la présence policière était très minime vendredi matin. Seulement deux voitures de police sur la rue Sherbrooke surveillaient les étudiants qui amenaient de l’eau et des vivres pour la centaine de jeunes qui dorment là. En fin de journée, il n'y avait qu'une seule voiture du SPVM.

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Lors d’une courte mêlée de presse vendredi matin en marge d’une annonce dans L’Assomption, François Legault a réitéré qu’il s’agissait «d’un campement illégal», mais estime que c’est au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de déterminer quel sera le bon moment pour y mettre un terme.

«L’université McGill a demandé que ce soit démantelé, c’est sur son terrain», a-t-il signalé. «Il y a toutes sortes de façons qui sont très légales de manifester. Maintenant, de faire un campement sur un terrain d’une université qui ne veut pas ce campement, c’est illégal.»

Pour Ali Salman, il n’y aura pas de recul du mouvement tant et aussi longtemps que l’université ne cessera les financements de certaines organisations ayant des liens avec Israël. Surtout que le campement fait parler du conflit et permet de remettre en avant dans l’actualité ce qui se passe à Gaza, estime-t-il.

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«Des gens viennent nous voir pour nous remercier de leur avoir fait prendre conscience de ce qui se passe là-bas et tant mieux», ajoute-t-il.

Photo Clara Loiseau
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En soutien aux étudiants et manifestants, plusieurs professeurs se joignent à la manifestation depuis sept jours. C’est le cas de Michelle Hartman, professeure à McGill, et de Krista Lynes, professeure à Condordia.

Photo Clara Loiseau
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«Ce sont nos étudiants qui sont en train de lutter pour la Palestine, c’est notre obligation de venir les soutenir. On se sent responsable», explique Mme Lynes, professeure au département de communication.

Photo Clara Loiseau
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Pour elle et sa consœur, les manifestants montrent bien qu’ils ont une véritable conscience collective politique et qu’ils ont besoin de soutien.

«Les étudiants sont ici parce qu’ils veulent faire changer les choses, comme des étudiants l’ont fait il y a des années pour manifester contre la guerre du Vietnam ou l’apartheid en Afrique du Sud», explique Mme Hartman, qui enseigne la littérature arabe à l’Institut d’études islamiques de l’Université McGill.

Les deux femmes se sentent particulièrement fières de voir que cette centaine d’étudiants qui dort depuis une semaine dans le campement continue de manifester pacifiquement, alors que le sujet divise.

«Les étudiants sont très conscients que quand il y a des conflits, ça enlève à la crédibilité du groupe. Ils sont clairs, ils veulent désamorcer les situations pour que leurs revendications ne se perdent pas», affirme Mme Lynes.

Tout au long de la journée, de nombreux passants sont venus voir à quoi ressemblait le campement, prendre des photos et parler à des membres du campement pour leur offrir des choses ou les saluer.

«On vient en soutien à ce mouvement. C’est difficile de rester insensible à cette cause», estime un homme qui n’a pas souhaité donner son nom.

Photo Clara Loiseau
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En après-midi, la grande prière du vendredi a été organisée pour les personnes de confession musulmane à côté du campement.

Plusieurs dizaines de personnes y ont assisté.

«Je participe à toutes les manifestations pour la Palestine, donc c’était normal pour moi de venir ici. L’islam est une religion pacifiste et c’est ce qu’on montre ici», explique une jeune femme qui ne souhaitait pas donner son nom, après la prière.

Photo Clara Loiseau
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-Avec la collaboration de Nicolas Lachance

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