Caleb Desnoyers invite les Canadiens à s’avancer au repêchage «s’ils veulent gagner»

Nicolas Cloutier
On savait que les Canadiens de Montréal rencontraient Caleb Desnoyers plus tard, vendredi. Avant que l’organisation ne le fasse, on a pris les devants pour lui poser la brûlante question.
Le CH devrait-il s’avancer pour te repêcher?
Un large sourire est apparu sur son visage. Il était fin prêt. Comme s’il avait attendu cette question toute sa vie.
«S’ils veulent gagner, oui. Moi, je gagne partout, alors... il faudrait qu’ils le fassent», a affirmé le joueur de centre vedette des Wildcats de Moncton, avec une aura qui pourrait fendre de la vitre.
Avec les Canadiens qui détiennent les 16e et 17e choix, le message est lancé. Vous me voulez? Faites votre entrée dans le top 5, vous ne le regretterez pas.
En entrevue avec le collègue Anthony Martineau devant la lentille de TVA Sports, immédiatement après notre entretien, Desnoyers s’est imaginé avec Ivan Demidov lorsqu’on l’a invité à se projeter à Montréal.
«Tu as vu ce qu’il était en mesure de faire l’an dernier. Tu sais ce que je peux faire. Tu peux mettre n’importe qui d’autre avec nous et on va livrer!» a lancé le jeune homme, avec la même prestance qui avait soufflé l’auteur de ces lignes quelques minutes plus tôt.
Sauver la mise
Au-delà des Canadiens, Desnoyers n’est pas sans savoir d’ailleurs que le Québec a besoin de sa prochaine vedette. Que Pierre-Luc Dubois et Alexis Lafrenière sont les rares Québécois à avoir été repêchés dans le top 5 dans l’histoire récente.
Et il embrasse cette pression. Il est prêt à être celui qui doit sauver la mise alors que l’étoile de la Belle Province pâlit à vue d’œil sur les glaces du circuit Bettman.
«Depuis que je suis jeune, je le dis en entrevue, je veux être au top. Je suis fier d’être Québécois, de représenter notre langue. C’est plate de voir que présentement, on a peut-être moins de joueurs québécois dans la LNH.»
Arrivé tardivement à cause de sa participation à la Coupe Memorial, Desnoyers s’est retrouvé au cœur d’un tourbillon d’entrevues au Combine à Buffalo, son horaire comprimé au possible. Il avait rendez-vous avec 21 équipes, dont plusieurs qui lui ont avoué d’emblée qu’elles n’avaient aucune chance de le sélectionner.
«Moi je n’ai pas de problème avec ça. Les [dirigeants], ils le savent: “On n’a pas de chance.” Mais tu parles avec des dirigeants qui sont impliqués dans Hockey Canada, qui vont contribuer à la sélection des futures équipes canadiennes, de la Confrontation des 4 nations, peu importe... tu veux toujours bien paraître.»
Pas si vite
Parce que Desnoyers a été nommé capitaine des Wildcats en vue de la saison prochaine, plusieurs en sont venus à la conclusion que sa décision était prise dans l’éventualité où il ne se taillerait pas un poste dans la Ligue nationale de hockey à son premier camp d’entraînement professionnel.
Toutes les portes demeurent ouvertes.
«Le processus, il est encore en cours. Je n’ai pris aucune décision», a-t-il clarifié. «Pour moi, c’est de jouer dans la Ligue nationale le plus tôt possible. Si c’est de poursuivre avec les Wildcats qui va m’aider à y entrer le plus tôt possible, ça va être ça.»
On assiste présentement à un exode de joueurs vers la NCAA qui a de quoi inquiéter les dirigeants du junior majeur au Canada. Justin Carbonneau, un autre espoir québécois bien en vue dans ce repêchage, a été lié au Boston College dans les derniers jours, mais un retour avec l’Armada de Blainville-Boisbriand demeure bien possible dans son cas. Disons que l’Armada a déployé de grands efforts pour le convaincre, jeudi, en faisant l’acquisition de Bill Zonnon, notamment, dans une monstrueuse transaction avec les Huskies de Rouyn-Noranda.