Caleb Desnoyers a-t-il vu sa cote diminuer auprès des équipes de la LNH? On a posé la question à des recruteurs
Kevin Dubé
RIMOUSKI | Les prestations en dents de scie de Caleb Desnoyers au tournoi de la Coupe Memorial soulèvent une question à moins d’un mois du repêchage de la LNH: est-ce que sa cote a diminué auprès des équipes du circuit Bettman?
Desnoyers l’a dit lui-même après l’élimination de son équipe en demi-finale de la Coupe Memorial que ce n’était pas les «performances escomptées».
Il a peut-être été un peu dur envers lui-même, note un recruteur d’une équipe de l’Ouest.
«Il n’a pas été aussi mauvais que les gens disent. Certains regardent trop les statistiques, les buts, les passes et le différentiel», estime-t-il.
Ces statistiques, elles indiquent un but et une passe pour deux points en quatre parties ainsi qu’un différentiel de -5.
Il aurait d’ailleurs pu obtenir un point ou deux de plus dans le tournoi. Rappelons-nous notamment de cette échappée en prolongation face aux Knights de London, alors qu’il a été stoppé par Austin Elliott, avant que Sam O’Reilly ne donne la victoire aux Knights, quelques minutes plus tard.
Remettre tout en perspective
Les critiques au sujet du jeu de Desnoyers proviennent probablement du fait, il faut le reconnaître, qu’il a évolué sur la plus grande scène du hockey junior et que les amateurs du pays en entier ont eu la chance de le voir, probablement pour la première fois.
Ce qui est tout le contraire des recruteurs de la LNH, qui l’épient depuis le début de la saison, et même avant.
«C’est sûr que les dernières performances qu’on voit d’un joueur peuvent nous laisser sur notre appétit, mais c’est la raison pour laquelle on suit les joueurs tout au long de la saison. C’est l’entièreté de la saison qu’on évalue. [...] Si ça joue sur son rang au repêchage, c’est parce que les dépisteurs se posaient déjà des questions entre lui et d’autres joueurs à leurs rangs respectifs», nous explique un recruteur de l’Est.
Ce qui pourrait peut-être nuire à Desnoyers, c’est que plusieurs directeurs généraux ont fait le voyage vers Rimouski. Si le patron d’une équipe qui repêche dans le top 10 a vu Desnoyers et est resté sur son appétit, là, ça pourrait peut-être lui nuire avec cette formation en particulier.
«Il faut toujours mettre les choses en perspective, tempère toutefois ce même dépisteur. C’est un portrait global qu’on fait des joueurs. Il a eu une très bonne saison et de très bonnes séries à 17 ans. On l’a peut-être un peu moins remarqué offensivement à la Coupe Memorial, mais il ne jouait pas du mauvais hockey. Il y avait de la fatigue et des bobos.»
Il s’agit, à nouveau, d’un point à considérer. Desnoyers a confirmé ce qu’on savait tous depuis un certain temps, soit qu’il n’était pas à 100%.
En coulisses, on parle d’une blessure à une main, peut-être même aux deux.
Un meneur à 17 ans
Ce que les recruteurs prendront en considération, c’est que Caleb Desnoyers a été le meilleur joueur de la meilleure équipe dans la LHJMQ cette saison.
Bon, il l’a fait au sein de ce que plusieurs recruteurs jugent être la ligue la moins relevée des trois circuits canadiens cette saison. Mais qu’importe, puisqu’il a démontré à la Coupe Hlinka-Gretzky, en août dernier, faire partie des meilleurs joueurs de son groupe d’âge au monde en plus d’être l’un des meilleurs également lors du Défi des espoirs LCH/É.-U.
Avant le tournoi de la Coupe Memorial, on prévoyait qu’il serait réclamé entre les rangs 3 et 8 de la première ronde à Los Angeles. Ça devrait encore être le cas.
En d’autres mots, partisans du Canadien, si vous aviez commencé à rêver que Desnoyers dégringolerait jusqu’au 16e rang, c’est le bon moment pour revenir à la réalité.