Ça sert à quoi, le Bloc Québécois?

La question est tellement usée qu’on n’ose plus la poser.

À quoi sert le Bloc Québécois? On connaît le consensus qu’a réussi à imposer le parti: il sert à défendre les intérêts du Québec à Ottawa.

Bien malin celui qui osera prétendre le contraire. Les conservateurs l’ont appris à leurs dépens lorsqu’ils avaient osé s’aventurer sur le terrain de «l’impuissance» du Bloc en 2008. 

N’empêche, il faut voir la rapidité avec laquelle Yves-François Blanchet s’est mis en mode «demandes du Québec» pour constater que le chef demeure sensible à cette vulnérabilité, surtout dans le contexte actuel.

Pierre Poilievre ne lui fera pas de quartier.

Police d’assurance

Le caucus à Montebello tombe à point. L’occasion rêvée pour dévoiler à quelles conditions le Bloc éviterait des élections au gouvernement Trudeau lors des votes de confiance à venir.

«Si les libéraux ne se mettent pas dans un état d’esprit de nous laisser faire des gains très clairs pour le Québec, sont mieux de gonfler leurs pneus de leur bicyk électoral ben vite», a mis en garde Yves-François Blanchet lundi.

Finalement, après le NPD, c’est au tour du Bloc de monnayer son appui.

Le Bloc fait le calcul que son électorat lui pardonnerait de prolonger le mandat d’un premier ministre que 56% d’entre eux veulent voir partir.

Le pari n’est pas sans risques. Pour preuve, la nouvelle campagne de publicité du Parti conservateur au Québec.

Plutôt que de demander «À QUOI sert le Bloc?», dans une nouvelle campagne publicitaire le PCC y va d’un «À QUI sert le Bloc?». (Lire ici à Justin Trudeau est ses dépenses inflationnistes.)

Tant que Yves-François Blanchet peut faire miroiter des gains politiques importants et plaider que l’ensemble du Québec est gagnant, il pourra repousser l’échéance électorale.

Mais par cette nouvelle façon de remettre en question le rôle du Bloc, les conservateurs viennent certainement de faire monter le prix de son appui.