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«Ça prend un gouvernement qui écoute les victimes»: deux pères de victimes de meurtres réclament des changements du système judiciaire

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Agence QMI

2025-09-05T18:48:03Z
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Marqués à jamais par le meurtre brutal de leurs filles, Pierre-Hugues Boisvenu et Guy Bonnier dénoncent un système de justice qu’ils jugent défaillant et insensible aux victimes et aux proches des victimes.

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«C'est évident que ça prend un gouvernement qui est à l'écoute des victimes, ce qui n'est pas nécessairement le cas du gouvernement libéral», a indiqué M. Boisvenu en entrevue au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal, vendredi.

Le gouvernement en place ne tente pas de «changer des gros morceaux du Code criminel», estime le sénateur retraité et bénévole à l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues.

«Ça va être aussi une préoccupation qu'on va avoir pour discuter avec les intervenants fédéraux», a mentionné M. Boisvenu qui a perdu sa fille Julie, tuée le 23 juin 2002 alors qu’elle était âgée de 27 ans.

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Faire en sorte que les choses bougent du côté de la justice est également le cheval de bataille de Guy Bonnier. Sa fille Romane a été assassinée en plein centre-ville de Montréal le 19 octobre 2021.

Ce dernier dénonce plus précisément le droit alloué aux assassins de se représenter eux-mêmes en cour.

«Le système canadien dans sa constitution permet à une personne de se représenter elle-même sans avocat. Et ça laisse place à un déraillement, c'est le mot, déraillement total que doivent subir, bien sûr, nous les familles, mais aussi tout le système au grand complet», a dénoncé M. Bonnier.

Guy Bonnier dénonce le temps que ça fait perdre et la lourdeur que ce processus impose.

«À partir du moment où il se représente lui-même, il peut donc se citer à témoin lui-même, aussi bizarre que ça peut paraître... il a été capable de nous tenir en haleine pendant cinq jours et demi avec un long monologue et plein de théories farfelues», a-t-il évoqué en se remémorant le procès pénible du meurtrier de sa fille.

M. Boisvenu considère que le droit à l'autodéfense exercé par une personne dépourvue de connaissances juridiques constitue une aberration du Code criminel.

«Ça vire à la farce. Et ça, à mon avis, ça discrédite le système de justice qui a comme première préoccupation d'être crédible aux yeux des citoyens», a ajouté M. Boisvenu.

Voyez l’entrevue intégrale de Pierre-Hugues Boisvenu et Guy Bonnier dans les extraits vidéo et sonore ci-haut.

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