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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La prise de Kyïv nécessitera «des dizaines de milliers de soldats», selon un expert militaire

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Alexandre Moranville-Ouellet

2022-03-04T17:06:13Z
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L’extraordinaire brutalité du théâtre de combat urbain à Kyïv nécessitera un déploiement massif de soldats et de ressources du côté russe pour la prendre, une réalité qui pourrait cependant les inciter à intensifier leurs bombardements, selon un expert militaire.

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«Avec ce que l’on sait des opérations militaires russes des 30 dernières années, ces derniers ont souvent eu recours à une puissance de feu massive en zone urbaine pour tenter de minimiser leurs pertes. Je suis très inquiet qu’ils essaient de le faire cette fois aussi à Kyïv», a estimé avec gravité le major Jayson Geroux, instructeur en opérations militaires urbaines et officier d’infanterie pour le Régiment royal du Canada.

Photo AFP
Photo AFP

L’officier, qui est également historien de la guerre urbaine, a expliqué qu’un conflit armé en milieu urbain implique beaucoup plus de planification qu’un engagement ordinaire, mais également des ressources bien plus nombreuses.

«Lorsqu’une force d’invasion assiège une ville, elle doit rapidement dépenser une très grande quantité d’hommes et de ressources pour déloger les défenseurs, bâtiment par bâtiment», a décrit le major Geroux.

«Ainsi, un déploiement urbain demande environ quatre fois plus de munitions qu’un engagement normal, et près de trois fois plus de nourriture et d’eau. Normalement, notre corps requiert environ 2000 calories par jour pour fonctionner correctement, mais un soldat déployé dans une ville doit constamment creuser, ramper, grimper, etc. Il faut les nourrir près de neuf fois par jour, ça demande un effort logistique incroyable!», a-t-il élaboré, en s’appuyant sur divers exemples historiques.

De plus, ce type d’engagement peut rapidement tourner au carnage, puisque les combats y sont souvent brutaux.

«Trois à six fois plus de soldats sont tués qu’à l’habitude lors d’engagements urbains. Le combat se fait quasiment au corps-à-corps, avec un ennemi qui peut se trouver dans la maison, voir la pièce d’à côté», a-t-il illustré.

Écoutez le résumé de l’entrevue du major Jayson Geroux avec le journaliste Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio.

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