«Ça n’a plus d’allure»: le budget de la rentrée pèse lourd pour plusieurs familles

À quelques jours de la rentrée scolaire, des parents doivent composer avec des prix de fournitures scolaires qui grimpent en raison des tarifs douaniers et des quantités demandées sur les listes parfois jugées exagérées.

«Ça n'a juste plus de *** d'allure, ce qu'ils nous font acheter», lance Derek Morin, un père de famille, sur TikTok.

Cette remarque reflète une réalité partagée par de nombreux parents québécois. Entre 600 $ et 750 $ : c’est la dépense moyenne par enfant pour la rentrée scolaire au Canada, selon une étude du Conseil canadien du commerce de détail. Cette enquête, réalisée avec la firme Caddle, a sondé 1 211 parents canadiens en mai dernier sur leurs habitudes d’achat. Selon Statistique Canada, les prix des manuels et des fournitures scolaires ont augmenté de 0,9 % d’une année à l’autre en juillet 2025.

Des listes parfois jugées exagérées et une inflation persistante contribuent à alourdir la facture d’année en année.

La Banque du Canada vise à maintenir l’inflation à 2%, mais cette hausse pèse tout de même sur le budget des familles, et à cela s’ajoute l’impact des tarifs douaniers de Donald Trump.

«Par exemple, les crayons et les cartables arrivent de Chine et passent par les États-Unis. Clairement, les tarifs vont augmenter, explique le professeur en sciences économiques à l’UQAM, Philippe Goulet Coulombe. Au bout du compte, c'est les consommateurs qui vont payer ces augmentations-là.»

L’entreprise Hamster, un fournisseur important au Canada, affirme de son côté que 90% de ses produits ont conservé leur prix de 2024.

«C'est effectivement cher, mais les prix sont stables, dit le président de Le Papetier Le Libraire, Pierre-André Poisson. Si les fournisseurs n'augmentent pas, bien nous autres, on n'augmente pas non plus. On suit le marché.»

Des listes réfléchies

Du côté des écoles, certains enseignants reconnaissent les défis financiers des familles, mais rappellent que chaque article a une utilité pédagogique.

Les listes sont revues avant chaque rentrée. «On sait ce dont les enfants ont besoin, mais pour les parents, ça peut paraître beaucoup parce qu’on ne sait pas comment le matériel sera utilisé», soutient l’enseignante en première année Karel Laflamme, qui travaille dans une école de la région des Laurentides.

Les intervenants rencontrés par l’Agence QMI s’entendent pour dire que miser sur la durabilité peut être plus rentable.

Un Duo-Tang en plastique, par exemple, coûte plus cher qu’un en carton, mais peut être réutilisé d’une année scolaire à l’autre.

Rappelons qu’au Québec, une aide financière de 124 $ par enfant est offerte pour l’achat de fournitures scolaires pour l’année scolaire 2025-2026.