Ce jeune de 19 ans s'est débarrassé de son téléphone intelligent et il est beaucoup plus heureux
Léo-Paul Chapdelaine a plus de temps pour lui depuis qu'il s'est purgé des réseaux sociaux

Anouk Lebel
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
Un jeune cégépien de Montréal est plus heureux depuis qu'il s'est débarrassé de son téléphone intelligent et des applications qui grugeaient tout son temps et son attention.
«Ça m’a libéré d’un poids dans ma tête. J’avais l’impression que ça me contrôlait, qu’il fallait que je regarde mon téléphone chaque fois qu’il y avait une notification, lance Léo-Paul Chapdelaine, 19 ans, rencontré au cégep de Maisonneuve. Ça te donne l’impression que tu es toujours en train de manquer quelque chose.»
La majorité des autres étudiants sont attablés, le nez plongé dans leur téléphone intelligent. Pourtant, le jeune Léo-Paul a un téléphone à clapet (flip phone), qui vaut 85$.
Il compose depuis deux ans avec cet appareil rudimentaire, sans internet ni données cellulaires. Il ne peut télécharger aucune application, pas même Google Maps pour se déplacer ou encore pour écouter de la musique.

Écrire un simple texto relève de l'exploit: il faut peser plusieurs fois sur chaque touche avant d'obtenir la bonne lettre de l'alphabet.
«Texter, c’est compliqué. C’est vraiment juste pour dépanner», explique l’étudiant en sciences de la nature.
«Ça prenait ça pour être cool»
Il était pourtant le premier à vouloir un téléphone intelligent à son entrée au secondaire, il y a presque huit ans.
«Ça prenait ça pour être cool, pour faire partie de la gang. Le monde mettent tout ce qu’ils font de la fin de semaine, leurs activités sur Instragram. Si toi tu te sens seul, ça exacerbe ce sentiment de solitude», dit-il.
Il a vite développé une écœurantite et a commencé à se retirer des réseaux sociaux graduellement, en troisième secondaire.
«J’ai tout eu..., Instagram, Facebook, Snapchat. Chaque fois que j’en enlevais un, ce n'était pas une catastrophe. J'allais mieux, j'avais plus de temps», souligne-t-il.

Oui, il a encore des amis, assure-t-il. Plusieurs sont dans la même démarche et tentent de se purger des réseaux sociaux.
C'est même l'un d'entre eux qui lui a suggéré de délaisser son iPhone 12 pour un téléphone à clapet juste pour essayer, durant deux semaines. Il n'est jamais revenu en arrière.
Libéré d’un poids
«Si je veux parler à un ami, je l’appelle. C’est beaucoup plus efficace que texter et c’est vraiment plus le fun. Tu as un vrai contact avec l’autre!» explique-t-il.
Au quotidien, il récupère quinze minutes ou une demi-heure par-ci par-là.
«Je passe plus de temps en famille, à parler à mes parents au lieu de regarder mon téléphone», illustre-t-il.
Il ne sait pas encore ce qu'il veut faire plus tard, mais il n’exclut pas de ravoir un téléphone intelligent un jour, si un emploi l'exige, par exemple.
Mais, tant qu’il est encore aux études, il s’estime chanceux de pouvoir vivre sans.