«Ça m’a gâché la vie»: il regrette d’avoir mangé autant de dorés qui ont perturbé sa santé
Jocelyn Cyr ignorait les impacts sur la santé d’une trop grande consommation de poissons


Éric Yvan Lemay
La pêche sportive est un loisir pratiqué par des centaines de milliers de Québécois. Si la plupart des pêcheurs savent que la chair des poissons peut contenir du mercure, plusieurs ignorent encore les effets nocifs de ce métal lourd sur la santé. Notre Bureau d'enquête vous aide à y voir plus clair pour en manger en toute sécurité.
Après des années à manger du poisson de pêche jusqu’à trois fois par jour, Jocelyn Cyr a développé des problèmes de santé qui l’ont forcé à réduire considérablement sa consommation.
«Avoir su, je n’aurais pas mangé autant de dorés», dit le résident de Notre-Dame-du-Laus, dans les Laurentides. Celui qui travaille comme guide de pêche et de chasse dit avoir consulté après être tombé malade un été, il y a une quinzaine d’années.

Fatigue importante, engourdissements, pertes de mémoire: les symptômes se sont accumulés avant qu’il ne décide de consulter.
Il a fallu plusieurs rencontres avant qu’un médecin spécialiste conclue qu’il avait un taux trop élevé de mercure dans le sang causé par sa grande consommation de poissons.
À l’époque du diagnostic, il travaillait surtout sur les réservoirs Dozois et Cabonga dans la réserve faunique La Vérendrye.
«Le poisson a manqué me tuer», lance celui qui a cessé d’en manger totalement pendant deux ans.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Moins de poissons
Aujourd’hui guide de pêche au saumon sur le lac Ontario, il a grandement diminué sa consommation de poissons. De plus, il ne mange que les filets accompagnés d’autres aliments, comme des pommes de terre ou de la salade.

Il limite aussi la consommation de poissons de ses enfants et a sensibilisé ses proches aux risques liés à la présence de mercure. L’homme de 51 ans aurait aimé en connaître davantage au sujet des impacts potentiels sur la santé quand il était plus jeune.
«Ça m’a gâché la vie et ça a joué sur ma santé», dit-il aujourd’hui.
Il a toutefois continué à pêcher régulièrement, notamment sur la rivière du Lièvre, près de chez lui.